Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposition
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Ilunga
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Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi
http://journalchretien.net/21181-Un-sen ... ongolaises
Pan de voile levé sur l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa
Un sénateur belge interpelle son gouvernement sur les présidentielles congolaises
Joseph Kabila : Un président mal élu
mardi 20 décembre 2011, par Jean Paul BWANA , pasteur évangéliste
RESEAU SOCIAL CHRETIEN FRANCOPHONE
Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Aujourd’hui l’opinion publique peut être au moins sûre d’une chose, quant à la raison de l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa pour la cérémonie de la prestation du serment par Joseph Kabila ce mardi 20 décembre.
Hormis les protestations des membres de la diaspora congolaise à travers les principales capitales occidentales, les critiques de l’épiscopat congolais, des rapports des missions des observateurs internationaux sur les irrégularités flagrantes ayant émaillé les présidentielles du 28 novembre dernier, certaines personnalités belges ont eu à interpeller leur gouvernement sur le chaos ayant entouré ces élections. Laissez le ministre belge du nouveau gouvernement prendre part officiellement à la cérémonie d’investiture de Joseph Kabila serait cautionner ces fraudes établies.
Nous publions sur cette page une lettre d’un sénateur belge, George DALLEMAGNE, adressée à son gouvernement et dans laquelle il ressort clairement que personne n’accorde le crédit au travail bâclé de la CENI, et encore moins celui effectué dans la précipitation par la fameuse cour suprême de justice.
LETTRE DU SENATEUR BELGE George DALLEMAGNE A SON GOUVERNEMENT
16.12.2011 CONGO :George DALLEMAGNE (CDH) ATTAQUE Didier REYNDERS (MR)
01.09 Georges Dallemagne (CDH) : Monsieur le vice-premier ministre, à mon tour, je vous félicite pour votre prise de fonction. Vous commencez directement très fort, probablement avec le dossier le plus difficile et le plus compliqué pour la diplomatie belge.
On ne vous a pas laissé beaucoup de temps pour vous y familiariser mais je pense que vous le connaissiez déjà au travers de vos autres fonctions. Je vais en venir directement au constat que notre groupe pose quant à la situation au Congo. Je me joins aux collègues qui ont estimé qu’il est difficile de prétendre aujourd’hui que les résultats des urnes sont crédibles. Je pense qu’ils ne sont pas conformes à la vérité ; c’est aussi ce que disent les organisations que la Belgique a financées, notamment la Fondation Carter dont M. Van der Maelen et d’autres ont repris certains extraits du rapport. M. Van der Maelen se demandait d’ailleurs quel était le passage le plus lourd à charge dans ce rapport.
Personnellement, au-delà des faits extrêmement graves qui ont été rapportés, il y a un passage dans ce rapport - qui a été peu repris publiquement -, qui me paraît particulièrement préoccupant, s’agissant du monitoring d’un processus électoral : les observateurs internationaux n’ont pas eu accès au point central de compilation de tous les résultats à Kinshasa. Pour avoir participé à plusieurs processus électoraux, je sais que c’est là qu’il faut se trouver pendant toute la nuit et les jours qui suivent puisque, entre un procès-verbal qu’on reçoit électroniquement ou manuellement et la transcription dans un ordinateur central, il peut se passer toutes sortes de choses. Je pense que l’absence d’observation électorale à cet endroit apporte un grand bémol à tout le travail d’observation, malgré la grande qualité de ce travail dans tous les bureaux de vote, malgré les milliers d’observateurs nationaux et internationaux et le travail considérable qu’ils ont mené. Il y a une faiblesse majeure, tragique, dans l’observation électorale.
De plus, le président de la Conférence épiscopale nationale congolaise, encore une organisation que nous avons financée, remet un rapport estimant que ces résultats ne sont ni conformes à la vérité, ni conformes à la justice. Il semble qu’il dispose de chiffres et, dans sa déclaration sur les ondes de la RTBF ce matin, il va même jusqu’à remettre en question l’ordre d’arrivée des résultats. Il faut être de bon compte et dire aujourd’hui que personne ne connaît le véritable résultat du scrutin. En réalité, personne ne sait ce qui a pu sortir des urnes. Cependant, nous disposons de quatre types de résultats : ceux de la CENI, ceux de l’opposition, mais aussi ceux de la Fondation Carter et ceux de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Celle-ci avait 35 000 observateurs sur le terrain. Tenant compte du fait qu’il y avait 63 000 bureaux de vote, elle avait un observateur pour deux bureaux de vote. Sa légitimité est donc grande. En effet, non seulement nombreux étaient les observateurs sur le terrain, mais ces derniers sont également Congolais et indépendants politiquement.
Nous nous retrouvons, aujourd’hui, face à une situation explosive avec deux candidats estimant chacun avoir gagné. Il est vraie qu’un des candidats bénéficie de l’appui de la CENI et, peut-être, à l’avenir, une autre institution congolaise. Mais on sait aussi – cela a été relevé par beaucoup de mes collègues – à quel point tout ce processus électoral était, dès le départ, mal embarqué. On se souviendra des changements constitutionnels qui, visiblement, étaient faits pour permettre au candidat sortant de gagner. On se souviendra également des moyens mobilisés massivement par l’État en faveur de ce candidat. On se souviendra, enfin, des médias qui ont largement travaillé toujours en faveur dudit candidat.
Malgré tout cela – c’est une observation qui me semble capitale –, on se trouve, aujourd’hui, face à un fait politique majeur dans la mesure où l’opposition fait bien plus que de la figuration ; elle engrange des résultats, quels que soient ceux que l’on retient, qui montrent qu’il existe bel et bien une réalité politique, mais aussi une désespérance du peuple congolais face à sa situation sociale. Je rappelle simplement que, selon un récent rapport du PNUD, le Congo arrive en 187e place sur 187 – difficile de faire pire – en termes d’indice sur le développement humain. La "froideur" de cet indice montre la réalité sociale de ce pays ; elle traduit la misère et la précarité dans lesquelles vit l’ensemble du peuple congolais.
Même si je pense, pour ma part, que cette situation résulte essentiellement d’un problème de gouvernance nationale, cela doit nous amener à nous poser des questions quant à la manière dont nous devrons conduire, à l’avenir, notre coopération dans un pays qui est le premier bénéficiaire de notre coopération bilatérale et multilatérale. Je voudrais ajouter qu’il est évident que la violence n’arrange rien. Qu’elle se manifeste à Bruxelles ou à Kinshasa, il faut s’inscrire dans un processus politique, mais un processus dans lequel la communauté internationale doit continuer à être présente et même peut-être plus présente qu’elle ne l’a été jusqu’ici et ce, pour faire en sorte qu’une situation qui, aujourd’hui, nous semble sans issue, reste une situation sous un contrôle politique et avec des solutions politiques.
Je reviens justement sur certaines propositions formulées par mes collègues pour les préciser. Tout le monde a entendu le rapport des collègues qui sont allés sur le terrain le jour des élections. Il semble que, ce jour-là, les opérations de scrutin se soient passées à peu près correctement. C’est en tout cas le rapport qui en a été fait par l’AWEPA et l’Union africaine avec quand même un grand bémol, à savoir qu’on ne sait pas très bien ce qui s’est passé à l’intérieur du pays. Dans tous les bureaux de vote où il y a eu des observateurs – et ils étaient très nombreux –, on peut dire que les procès-verbaux des bureaux de vote représentent probablement la réalité ou, en tout cas, s’approchent de la réalité qu’a été le vote du peuple congolais.
Par contre, on sait aussi qu’entre ce procès-verbal et la compilation centrale, il y a eu toute une série de manipulations. Je pense qu’il ne serait pas très compliqué de refaire la compilation à partir des procès-verbaux des bureaux de vote. C’est d’ailleurs l’appel de plusieurs organisations, dont la MONUSCO, la Conférence épiscopale, et d’autres observateurs comme International Crisis Group. Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Comme d’autres l’ont fait, vous avez vous-même plaidé ce matin pour que les contestations se fassent devant la Cour suprême. M. Kamerhe, au nom de l’ensemble de l’opposition, puisque le fils de M. Tshisekedi l’accompagnait, a introduit un recours. Il ne faut cependant pas en rester là ! Il faut aussi aider la Cour suprême. Plutôt que de garder certains résultats sous le coude, il faudrait plaider auprès des organisations que nous avons financées pour que leurs résultats soient publiés. Cela permettrait aussi de connaître leur vérité, leur travail, leur manière de collecter les choses. C’est extrêmement important !
Ensuite, selon moi, il faudrait que la communauté internationale ne se contente pas de l’existence d’institutions congolaises. En effet, comme Dirk Van der Maelen le rappelait, dix-sept magistrats viennent d’être nommés à la Cour suprême ; comme l’une en avait été exclue, il en restait neuf auxquels s’ajoutent donc les dix-sept. Et chacun connaît toutes les suspicions à propos du travail de cette Cour suprême.
Il serait aberrant d’admettre que la Cour a fait son travail et de tourner la page. À mon avis, pour la stabilité du Congo, pour la légitimité du processus démocratique et pour l’affermissement de la démocratie sur l’ensemble du continent africain, il reste à réaliser un travail politique d’accompagnement, de médiation pour tenir en compte cette demande de la société civile congolaise, du peuple congolais et de ce fait politique majeur apparu au Congo.
Je souhaitais dire cela. En outre, il me paraît indispensable de connaître les chiffres et les données qui seront publiés par l’Union européenne. J’ignore quand sortira ce rapport, mais il faut l’inciter à l’éditer rapidement. En conclusion, je me sens quelque peu mal à l’aise de la démarche du Ministre Tambwe - Mwamba envers la Belgique – tout en ignorant l’objet de sa demande ou de sa question –, en période d’affaires courantes au Congo. Il aurait mieux valu attendre au moins la fin du travail de la Cour suprême
Pan de voile levé sur l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa
Un sénateur belge interpelle son gouvernement sur les présidentielles congolaises
Joseph Kabila : Un président mal élu
mardi 20 décembre 2011, par Jean Paul BWANA , pasteur évangéliste
RESEAU SOCIAL CHRETIEN FRANCOPHONE
Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Aujourd’hui l’opinion publique peut être au moins sûre d’une chose, quant à la raison de l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa pour la cérémonie de la prestation du serment par Joseph Kabila ce mardi 20 décembre.
Hormis les protestations des membres de la diaspora congolaise à travers les principales capitales occidentales, les critiques de l’épiscopat congolais, des rapports des missions des observateurs internationaux sur les irrégularités flagrantes ayant émaillé les présidentielles du 28 novembre dernier, certaines personnalités belges ont eu à interpeller leur gouvernement sur le chaos ayant entouré ces élections. Laissez le ministre belge du nouveau gouvernement prendre part officiellement à la cérémonie d’investiture de Joseph Kabila serait cautionner ces fraudes établies.
Nous publions sur cette page une lettre d’un sénateur belge, George DALLEMAGNE, adressée à son gouvernement et dans laquelle il ressort clairement que personne n’accorde le crédit au travail bâclé de la CENI, et encore moins celui effectué dans la précipitation par la fameuse cour suprême de justice.
LETTRE DU SENATEUR BELGE George DALLEMAGNE A SON GOUVERNEMENT
16.12.2011 CONGO :George DALLEMAGNE (CDH) ATTAQUE Didier REYNDERS (MR)
01.09 Georges Dallemagne (CDH) : Monsieur le vice-premier ministre, à mon tour, je vous félicite pour votre prise de fonction. Vous commencez directement très fort, probablement avec le dossier le plus difficile et le plus compliqué pour la diplomatie belge.
On ne vous a pas laissé beaucoup de temps pour vous y familiariser mais je pense que vous le connaissiez déjà au travers de vos autres fonctions. Je vais en venir directement au constat que notre groupe pose quant à la situation au Congo. Je me joins aux collègues qui ont estimé qu’il est difficile de prétendre aujourd’hui que les résultats des urnes sont crédibles. Je pense qu’ils ne sont pas conformes à la vérité ; c’est aussi ce que disent les organisations que la Belgique a financées, notamment la Fondation Carter dont M. Van der Maelen et d’autres ont repris certains extraits du rapport. M. Van der Maelen se demandait d’ailleurs quel était le passage le plus lourd à charge dans ce rapport.
Personnellement, au-delà des faits extrêmement graves qui ont été rapportés, il y a un passage dans ce rapport - qui a été peu repris publiquement -, qui me paraît particulièrement préoccupant, s’agissant du monitoring d’un processus électoral : les observateurs internationaux n’ont pas eu accès au point central de compilation de tous les résultats à Kinshasa. Pour avoir participé à plusieurs processus électoraux, je sais que c’est là qu’il faut se trouver pendant toute la nuit et les jours qui suivent puisque, entre un procès-verbal qu’on reçoit électroniquement ou manuellement et la transcription dans un ordinateur central, il peut se passer toutes sortes de choses. Je pense que l’absence d’observation électorale à cet endroit apporte un grand bémol à tout le travail d’observation, malgré la grande qualité de ce travail dans tous les bureaux de vote, malgré les milliers d’observateurs nationaux et internationaux et le travail considérable qu’ils ont mené. Il y a une faiblesse majeure, tragique, dans l’observation électorale.
De plus, le président de la Conférence épiscopale nationale congolaise, encore une organisation que nous avons financée, remet un rapport estimant que ces résultats ne sont ni conformes à la vérité, ni conformes à la justice. Il semble qu’il dispose de chiffres et, dans sa déclaration sur les ondes de la RTBF ce matin, il va même jusqu’à remettre en question l’ordre d’arrivée des résultats. Il faut être de bon compte et dire aujourd’hui que personne ne connaît le véritable résultat du scrutin. En réalité, personne ne sait ce qui a pu sortir des urnes. Cependant, nous disposons de quatre types de résultats : ceux de la CENI, ceux de l’opposition, mais aussi ceux de la Fondation Carter et ceux de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Celle-ci avait 35 000 observateurs sur le terrain. Tenant compte du fait qu’il y avait 63 000 bureaux de vote, elle avait un observateur pour deux bureaux de vote. Sa légitimité est donc grande. En effet, non seulement nombreux étaient les observateurs sur le terrain, mais ces derniers sont également Congolais et indépendants politiquement.
Nous nous retrouvons, aujourd’hui, face à une situation explosive avec deux candidats estimant chacun avoir gagné. Il est vraie qu’un des candidats bénéficie de l’appui de la CENI et, peut-être, à l’avenir, une autre institution congolaise. Mais on sait aussi – cela a été relevé par beaucoup de mes collègues – à quel point tout ce processus électoral était, dès le départ, mal embarqué. On se souviendra des changements constitutionnels qui, visiblement, étaient faits pour permettre au candidat sortant de gagner. On se souviendra également des moyens mobilisés massivement par l’État en faveur de ce candidat. On se souviendra, enfin, des médias qui ont largement travaillé toujours en faveur dudit candidat.
Malgré tout cela – c’est une observation qui me semble capitale –, on se trouve, aujourd’hui, face à un fait politique majeur dans la mesure où l’opposition fait bien plus que de la figuration ; elle engrange des résultats, quels que soient ceux que l’on retient, qui montrent qu’il existe bel et bien une réalité politique, mais aussi une désespérance du peuple congolais face à sa situation sociale. Je rappelle simplement que, selon un récent rapport du PNUD, le Congo arrive en 187e place sur 187 – difficile de faire pire – en termes d’indice sur le développement humain. La "froideur" de cet indice montre la réalité sociale de ce pays ; elle traduit la misère et la précarité dans lesquelles vit l’ensemble du peuple congolais.
Même si je pense, pour ma part, que cette situation résulte essentiellement d’un problème de gouvernance nationale, cela doit nous amener à nous poser des questions quant à la manière dont nous devrons conduire, à l’avenir, notre coopération dans un pays qui est le premier bénéficiaire de notre coopération bilatérale et multilatérale. Je voudrais ajouter qu’il est évident que la violence n’arrange rien. Qu’elle se manifeste à Bruxelles ou à Kinshasa, il faut s’inscrire dans un processus politique, mais un processus dans lequel la communauté internationale doit continuer à être présente et même peut-être plus présente qu’elle ne l’a été jusqu’ici et ce, pour faire en sorte qu’une situation qui, aujourd’hui, nous semble sans issue, reste une situation sous un contrôle politique et avec des solutions politiques.
Je reviens justement sur certaines propositions formulées par mes collègues pour les préciser. Tout le monde a entendu le rapport des collègues qui sont allés sur le terrain le jour des élections. Il semble que, ce jour-là, les opérations de scrutin se soient passées à peu près correctement. C’est en tout cas le rapport qui en a été fait par l’AWEPA et l’Union africaine avec quand même un grand bémol, à savoir qu’on ne sait pas très bien ce qui s’est passé à l’intérieur du pays. Dans tous les bureaux de vote où il y a eu des observateurs – et ils étaient très nombreux –, on peut dire que les procès-verbaux des bureaux de vote représentent probablement la réalité ou, en tout cas, s’approchent de la réalité qu’a été le vote du peuple congolais.
Par contre, on sait aussi qu’entre ce procès-verbal et la compilation centrale, il y a eu toute une série de manipulations. Je pense qu’il ne serait pas très compliqué de refaire la compilation à partir des procès-verbaux des bureaux de vote. C’est d’ailleurs l’appel de plusieurs organisations, dont la MONUSCO, la Conférence épiscopale, et d’autres observateurs comme International Crisis Group. Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Comme d’autres l’ont fait, vous avez vous-même plaidé ce matin pour que les contestations se fassent devant la Cour suprême. M. Kamerhe, au nom de l’ensemble de l’opposition, puisque le fils de M. Tshisekedi l’accompagnait, a introduit un recours. Il ne faut cependant pas en rester là ! Il faut aussi aider la Cour suprême. Plutôt que de garder certains résultats sous le coude, il faudrait plaider auprès des organisations que nous avons financées pour que leurs résultats soient publiés. Cela permettrait aussi de connaître leur vérité, leur travail, leur manière de collecter les choses. C’est extrêmement important !
Ensuite, selon moi, il faudrait que la communauté internationale ne se contente pas de l’existence d’institutions congolaises. En effet, comme Dirk Van der Maelen le rappelait, dix-sept magistrats viennent d’être nommés à la Cour suprême ; comme l’une en avait été exclue, il en restait neuf auxquels s’ajoutent donc les dix-sept. Et chacun connaît toutes les suspicions à propos du travail de cette Cour suprême.
Il serait aberrant d’admettre que la Cour a fait son travail et de tourner la page. À mon avis, pour la stabilité du Congo, pour la légitimité du processus démocratique et pour l’affermissement de la démocratie sur l’ensemble du continent africain, il reste à réaliser un travail politique d’accompagnement, de médiation pour tenir en compte cette demande de la société civile congolaise, du peuple congolais et de ce fait politique majeur apparu au Congo.
Je souhaitais dire cela. En outre, il me paraît indispensable de connaître les chiffres et les données qui seront publiés par l’Union européenne. J’ignore quand sortira ce rapport, mais il faut l’inciter à l’éditer rapidement. En conclusion, je me sens quelque peu mal à l’aise de la démarche du Ministre Tambwe - Mwamba envers la Belgique – tout en ignorant l’objet de sa demande ou de sa question –, en période d’affaires courantes au Congo. Il aurait mieux valu attendre au moins la fin du travail de la Cour suprême
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RDC-élections : la Belgique dans le collimateur
19. déc | Par Jean Bigambo | Catégorie: A la une
« Le Congo aux congolais ! » – clament-ils alors. Les manifestants étaient venus, ce samedi 17 décembre, en grand nombre (évalué à plus d’un millier, chiffre dépassant celui des manifestations précédentes). Des quatre coins de la Belgique et de l’Europe, c’est dans le calme qu’ils sont venus manifester sur la petite ceinture, entre Porte de Namur et Arts-loi.
Manifestation RDC à Matonge 17/12/11, source: Le Soir Magazine
La Marche, commencée vers 14h30, à Matonge, allait bien au-delà d’une simple contestation du président dont la réelection a été confirmée, le 16 décembre par la Cour Suprême kinoise : Joseph Kabila. Outre le fait qu’il y a eu fraude massive et que ce dernier soit taxé de « rwandais », Kabila a toujours refusé la double nationalité à sa diaspora, empêchant celle-ci de pouvoir voter de l’extérieur. Que la majorité se serait probablement prononcée pour l’opposant Etienne Tshisekedi, qui, lui, promettait le droit de vote des expatriés. L’enjeu était là, aussi.
L’autre surprise (bien que visible depuis la semaine passée) ce sont ces protestataires, de plus en plus nombreux d’ailleurs, brandissant les drapeaux jaunes du Vlaamse Leeuw (« le Lion des Flandres »), aujourd’hui associé au confédéralisme soutenu par le parti de droite et majoritaire : la NV-A de Bart de Wever. « Quoi ? » – Me dites-vous. « C’est insensé ! » Non. Il a même fallu un sacré temps avant de faire la connexion et croire, enfin, ce que les yeux me laissaient voir : des congolais pro-NV-A. Il doit y avoir erreur. Demandent-ils l’indépendance de la RDC…ou de la Belgique ? Deux protagonistes témoignent à la chaîne flamande, VRT : « tout congolais doit voter pour la NV-A ! » Son camarade l’appuie : « la NV-A ! Parce que la NV-A c’est le changement ». Dès lors on comprend ce ressentiment, surprenant et sans équivoque. Nous y reviendrons.
De la manifestation, tout se passait bien. Mais c’est à 15h50 précise, à l’intersection avec la rue Belliard, devant la banque BNP Parisbas, que le premier accrochage a eu lieu. A savoir que la police a décidé de faire un mur à cet endroit stratégique, pour empêcher que les manifestants venus de la Porte de Namur n’aillent plus loin, c’est-à-dire vers le rond-point Schuman. Mais derrière le mur de policiers casqués et armés de matraques, c’était d’autres manifestants, venus d’Arts-Loi cette fois, qui venaient joindre l’autre foule stoppée dans son élan et encerclée par les forces de l’ordre. Des chevaux, une auto-pompe et un hélicoptère sont venus envelopper davantage ce qui semblait sur le point de dégénérer en un affrontement direct, à nouveau. La tension était palpable. Les plus sages ont compris qu’il fallait quitter les lieux au plus vite. D’autres, majoritaires et souvent plus jeunes, comptaient rester, de pied ferme, quitte à affronter les policiers.
C’est alors qu’un groupe se voit refuser le passage, à travers le mur des corps policiers, que la bagarre est déclenchée et le signal donné. Les jeunes viennent à l’assaut. On lance des bouts de bois, des Vuvuzelas en direction du mur. La police ne cède pas. Les manifestants, dans le noyau, se contractent. Ceux se tenant à la périphérie, beaucoup préfèrent fuir – comme retournant au front : le quartier Matonge. Il fait déjà nuit, on aperçoit le phare de l’hélicoptère en train de cibler les casseurs, à mesure qu’ils sont repoussés par-delà la rue Belliard et l’Avenue des Arts. Des coups détonent. Ce n’est pas des balles, mais des pierres lancées aux vitres des voitures parquées, ainsi qu’aux entrées (blindées) des buildings de l’avenue. Des premiers, beaucoup voleront en éclat. Les dégâts sont importants.
Manifestation anti-Kabila 17 décembre à Bruxelles photo: Belga
Les manifestants, ceux venus protester pacifiquement, prennent peur de ces jeunes cachés parmi eux qui commettent des actes de vandalisme et dont beaucoup sont déjà connus des services de police et membres de bandes urbaines. En effet, les débris de vitre et de pierres : c’est sur les Marcheurs qu’ils atterrissent. A hauteur de la rue Montoyer, certains manifestants n’hésitent pas à arrêter des automobilistes. Ces derniers prennent peur, en particulier de ceux qui se promènent pierres dans la main. Dès lors, personne n’ose klaxonner. RTL info précise mes dires, notamment que : « La police a procédé à 83 arrestations. 14 personnes ont été arrêtées pour vandalisme et 69 pour troubles à l’ordre public. Des dizaines de vitres ont été brisées rue Belliard et des voitures ont été endommagées»
Parmi la foule : d’autres se voient jouer les policiers. J’assiste alors à une véritable transfiguration. En effet, des “vrais”, une grande partie a été appelée en renfort soit en aval : là où la bagarre a commencée ; soit en amont : Porte de Namur. Du coup, entre ces deux points : c’est le chaos.
16h30 : Matonge est prise d’assaut. L’hélicoptère continue à tournoyer. On brûle des poubelles, des poutres sont jetées sur les vitres des magasins. Les policiers usent de matraques et sprays au poivre. Les fauteurs de troubles font fuir les passants et agressent des journalistes dits « francophones ». Et c’est là que j’imagine, moi : reporter francophone d’origine rwandaise, au milieu de ce déchaînement…Je traverse aussitôt le Boulevard de Waterloo, pour me faufiler dans la bouche du métro – celle qui fait face à Matonge. Là-dedans, je vois que la police est présente. Elle veille. Plutôt, elle (me) rassure. Mais malgré leur présence, même dans le tunnel – qui mène vers la Gare du Midi : les passagers blancs sont tout aussi inquiets dans le métro. Un vuvuzela retentit. Et c’est la panique à bord! Une dame âgée assise en face témoigne : « j’ai eu la peur de ma vie ! Mais pourquoi ne vont-ils pas faire ça chez eux ? – nous autres avons rien à voir. Qu’ils s’en prennent à Mobutu, pas à nous ! ». Deux Magrébins dans la trentaine, à ma droite, soupirent tout en me regardant droit dans les yeux, avant de répondre à la dame : « la Belgique est trop riche madame, vous avez trop pillé le Congo…et Mobutu, il y a longtemps qu’il est mort…». La dame se tait. Elle sort au prochain arrêt. Quant à moi je descends à Midi.
Plus tard la télévision flamande, VRT, dira qu’aux environs de 20h00 : la situation semblait sous contrôle, que la pluie a métaphoriquement « refroidi » les échauffourées.
Au lendemain, la RTBF écrit qu’ : « Au total, la police a procédé à 144 interpellations, dont 21 arrestations judiciaires. Parmi ces dernières, trois personnes ont été arrêtées parce qu’elles ont jeté sur les chevaux de la police des poubelles et des tessons de bouteille (…) le bourgmestre d’Ixelles Willy Decourty (PS) a déclaré à la RTBF qu’aucune manifestation de la sorte ne serait plus autorisée ni tolérée ». Le journal de 19h30, toujours la même chaîne, ajoutera que nombreux magasins ont été pillés et une voiture retournée.
Rappelons que le Ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders (MR), est revenu vendredi sur sa décision quant à sa visite officielle en RDC en vue de saluer le vainqueur des élections présidentielles, Joseph Kabila. Elle sera repoussée. Quant à l’élection, le Ministre dira que « malgré les irrégularités, ça ne semble pas remettre en cause l’ordre d’arrivée des candidats ». Par ces propos, c’est une majorité de la diaspora qui se sent exclue du débat – parce que non reconnue, nulle part. Dès ce moment là, il n’est pas étonnant de voir des congolais anti-Kabila brandir des drapeaux du Vlaamse Leeuw. Notamment qu’il y a trahison des élites francophones. Une jeune manifestante présente samedi, Tracy Bibo-Tansia, témoignera à la chaîne flamande VRT, en néerlandais, qu’elle était venue, elle, ensemble avec des frères et sœurs, demander la libération du Congo : « que nous puissions choisir nous même qui doivent être nos leaders ».
La statue du roi Léopold II de la place du Trône en aura été témoin, samedi après-midi. L’ironie de l’Histoire ! N’est-ce pas ce même roi qui, autrefois, coupait les mains des congolais pour non-obéissance au régime colonial et brutal, que les indigènes surnommaient Mbula Matari (« le casseur de pierres ») ? Samedi, n’était-ce pas les mains des descendants de celles sacrifiées qui se révoltaient– en brandissant des panneaux et en se transformant en « casseurs de pierres » – sur la terre de l’ex-colonisateur ? Notamment qu’ils protestent une décolonisation jamais achevée, une promesse jamais tenue.
Pourtant ici, il ne s’agit point d’une fracture coloniale, c’est-à-dire liée à un phénomène historique et “extérieure”, mais sociale,
Manifestation anti-Kabila 17 décembre à Bruxelles photo: Belga
quand on voit justement le nombre élevé de jeunes présents – nés dans les années 80-90, souvent en Belgique – et qui menaient la danse. La ministre de l’intérieur, Joëlle Milquet (CDH), dira dans le jt de 19h30, dimanche, qu’elle condamne ces dérapages, les jugeant “inacceptables”. Mais d’un autre côté, elle peine à voir la réalité cachée derrière ces faits quand elle dit: “on ne peut pas venir importer de manière violente des conflits qui se passent ailleurs”. Certes. Pourtant ces jeunes se soucient moins du sort du Congo que celui de la Belgique. D’ailleurs, du premier, une majorité n’y a même jamais mis les pieds. C’est leur avenir, en Belgique, qu’ils questionnent. Dès lors, ces dérapages doivent être vus dans le contexte local: la précarité dans le domaine de l’emploi, du logement. Bref: des perspectives d’avenir remises en doute, notamment par la crise économique que traverse actuellement le continent européen: ces jeunes savent déjà qu’ils sont (ou seront) les premiers exclus – quand bien même ils voteraient NV-A.
Et pour terminer, l’agence Belga vient de nous apprendre qu’Etienne Tshisekedi, ne s’avoue pas vaincu. Qu’il se proclame toujours « président élu », à savoir, dans ses dires, que « Je vais prêter serment vendredi prochain », à Kinshasa, au stade des martyres.
Décidément, de la socio-politique, en Belgique, comme dans son ex-colonie : rien n’est simple.
Jean Bigambo
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RDC-élections : la Belgique dans le collimateur
19. déc | Par Jean Bigambo | Catégorie: A la une
« Le Congo aux congolais ! » – clament-ils alors. Les manifestants étaient venus, ce samedi 17 décembre, en grand nombre (évalué à plus d’un millier, chiffre dépassant celui des manifestations précédentes). Des quatre coins de la Belgique et de l’Europe, c’est dans le calme qu’ils sont venus manifester sur la petite ceinture, entre Porte de Namur et Arts-loi.
Manifestation RDC à Matonge 17/12/11, source: Le Soir Magazine
La Marche, commencée vers 14h30, à Matonge, allait bien au-delà d’une simple contestation du président dont la réelection a été confirmée, le 16 décembre par la Cour Suprême kinoise : Joseph Kabila. Outre le fait qu’il y a eu fraude massive et que ce dernier soit taxé de « rwandais », Kabila a toujours refusé la double nationalité à sa diaspora, empêchant celle-ci de pouvoir voter de l’extérieur. Que la majorité se serait probablement prononcée pour l’opposant Etienne Tshisekedi, qui, lui, promettait le droit de vote des expatriés. L’enjeu était là, aussi.
L’autre surprise (bien que visible depuis la semaine passée) ce sont ces protestataires, de plus en plus nombreux d’ailleurs, brandissant les drapeaux jaunes du Vlaamse Leeuw (« le Lion des Flandres »), aujourd’hui associé au confédéralisme soutenu par le parti de droite et majoritaire : la NV-A de Bart de Wever. « Quoi ? » – Me dites-vous. « C’est insensé ! » Non. Il a même fallu un sacré temps avant de faire la connexion et croire, enfin, ce que les yeux me laissaient voir : des congolais pro-NV-A. Il doit y avoir erreur. Demandent-ils l’indépendance de la RDC…ou de la Belgique ? Deux protagonistes témoignent à la chaîne flamande, VRT : « tout congolais doit voter pour la NV-A ! » Son camarade l’appuie : « la NV-A ! Parce que la NV-A c’est le changement ». Dès lors on comprend ce ressentiment, surprenant et sans équivoque. Nous y reviendrons.
De la manifestation, tout se passait bien. Mais c’est à 15h50 précise, à l’intersection avec la rue Belliard, devant la banque BNP Parisbas, que le premier accrochage a eu lieu. A savoir que la police a décidé de faire un mur à cet endroit stratégique, pour empêcher que les manifestants venus de la Porte de Namur n’aillent plus loin, c’est-à-dire vers le rond-point Schuman. Mais derrière le mur de policiers casqués et armés de matraques, c’était d’autres manifestants, venus d’Arts-Loi cette fois, qui venaient joindre l’autre foule stoppée dans son élan et encerclée par les forces de l’ordre. Des chevaux, une auto-pompe et un hélicoptère sont venus envelopper davantage ce qui semblait sur le point de dégénérer en un affrontement direct, à nouveau. La tension était palpable. Les plus sages ont compris qu’il fallait quitter les lieux au plus vite. D’autres, majoritaires et souvent plus jeunes, comptaient rester, de pied ferme, quitte à affronter les policiers.
C’est alors qu’un groupe se voit refuser le passage, à travers le mur des corps policiers, que la bagarre est déclenchée et le signal donné. Les jeunes viennent à l’assaut. On lance des bouts de bois, des Vuvuzelas en direction du mur. La police ne cède pas. Les manifestants, dans le noyau, se contractent. Ceux se tenant à la périphérie, beaucoup préfèrent fuir – comme retournant au front : le quartier Matonge. Il fait déjà nuit, on aperçoit le phare de l’hélicoptère en train de cibler les casseurs, à mesure qu’ils sont repoussés par-delà la rue Belliard et l’Avenue des Arts. Des coups détonent. Ce n’est pas des balles, mais des pierres lancées aux vitres des voitures parquées, ainsi qu’aux entrées (blindées) des buildings de l’avenue. Des premiers, beaucoup voleront en éclat. Les dégâts sont importants.
Manifestation anti-Kabila 17 décembre à Bruxelles photo: Belga
Les manifestants, ceux venus protester pacifiquement, prennent peur de ces jeunes cachés parmi eux qui commettent des actes de vandalisme et dont beaucoup sont déjà connus des services de police et membres de bandes urbaines. En effet, les débris de vitre et de pierres : c’est sur les Marcheurs qu’ils atterrissent. A hauteur de la rue Montoyer, certains manifestants n’hésitent pas à arrêter des automobilistes. Ces derniers prennent peur, en particulier de ceux qui se promènent pierres dans la main. Dès lors, personne n’ose klaxonner. RTL info précise mes dires, notamment que : « La police a procédé à 83 arrestations. 14 personnes ont été arrêtées pour vandalisme et 69 pour troubles à l’ordre public. Des dizaines de vitres ont été brisées rue Belliard et des voitures ont été endommagées»
Parmi la foule : d’autres se voient jouer les policiers. J’assiste alors à une véritable transfiguration. En effet, des “vrais”, une grande partie a été appelée en renfort soit en aval : là où la bagarre a commencée ; soit en amont : Porte de Namur. Du coup, entre ces deux points : c’est le chaos.
16h30 : Matonge est prise d’assaut. L’hélicoptère continue à tournoyer. On brûle des poubelles, des poutres sont jetées sur les vitres des magasins. Les policiers usent de matraques et sprays au poivre. Les fauteurs de troubles font fuir les passants et agressent des journalistes dits « francophones ». Et c’est là que j’imagine, moi : reporter francophone d’origine rwandaise, au milieu de ce déchaînement…Je traverse aussitôt le Boulevard de Waterloo, pour me faufiler dans la bouche du métro – celle qui fait face à Matonge. Là-dedans, je vois que la police est présente. Elle veille. Plutôt, elle (me) rassure. Mais malgré leur présence, même dans le tunnel – qui mène vers la Gare du Midi : les passagers blancs sont tout aussi inquiets dans le métro. Un vuvuzela retentit. Et c’est la panique à bord! Une dame âgée assise en face témoigne : « j’ai eu la peur de ma vie ! Mais pourquoi ne vont-ils pas faire ça chez eux ? – nous autres avons rien à voir. Qu’ils s’en prennent à Mobutu, pas à nous ! ». Deux Magrébins dans la trentaine, à ma droite, soupirent tout en me regardant droit dans les yeux, avant de répondre à la dame : « la Belgique est trop riche madame, vous avez trop pillé le Congo…et Mobutu, il y a longtemps qu’il est mort…». La dame se tait. Elle sort au prochain arrêt. Quant à moi je descends à Midi.
Plus tard la télévision flamande, VRT, dira qu’aux environs de 20h00 : la situation semblait sous contrôle, que la pluie a métaphoriquement « refroidi » les échauffourées.
Au lendemain, la RTBF écrit qu’ : « Au total, la police a procédé à 144 interpellations, dont 21 arrestations judiciaires. Parmi ces dernières, trois personnes ont été arrêtées parce qu’elles ont jeté sur les chevaux de la police des poubelles et des tessons de bouteille (…) le bourgmestre d’Ixelles Willy Decourty (PS) a déclaré à la RTBF qu’aucune manifestation de la sorte ne serait plus autorisée ni tolérée ». Le journal de 19h30, toujours la même chaîne, ajoutera que nombreux magasins ont été pillés et une voiture retournée.
Rappelons que le Ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders (MR), est revenu vendredi sur sa décision quant à sa visite officielle en RDC en vue de saluer le vainqueur des élections présidentielles, Joseph Kabila. Elle sera repoussée. Quant à l’élection, le Ministre dira que « malgré les irrégularités, ça ne semble pas remettre en cause l’ordre d’arrivée des candidats ». Par ces propos, c’est une majorité de la diaspora qui se sent exclue du débat – parce que non reconnue, nulle part. Dès ce moment là, il n’est pas étonnant de voir des congolais anti-Kabila brandir des drapeaux du Vlaamse Leeuw. Notamment qu’il y a trahison des élites francophones. Une jeune manifestante présente samedi, Tracy Bibo-Tansia, témoignera à la chaîne flamande VRT, en néerlandais, qu’elle était venue, elle, ensemble avec des frères et sœurs, demander la libération du Congo : « que nous puissions choisir nous même qui doivent être nos leaders ».
La statue du roi Léopold II de la place du Trône en aura été témoin, samedi après-midi. L’ironie de l’Histoire ! N’est-ce pas ce même roi qui, autrefois, coupait les mains des congolais pour non-obéissance au régime colonial et brutal, que les indigènes surnommaient Mbula Matari (« le casseur de pierres ») ? Samedi, n’était-ce pas les mains des descendants de celles sacrifiées qui se révoltaient– en brandissant des panneaux et en se transformant en « casseurs de pierres » – sur la terre de l’ex-colonisateur ? Notamment qu’ils protestent une décolonisation jamais achevée, une promesse jamais tenue.
Pourtant ici, il ne s’agit point d’une fracture coloniale, c’est-à-dire liée à un phénomène historique et “extérieure”, mais sociale,
Manifestation anti-Kabila 17 décembre à Bruxelles photo: Belga
quand on voit justement le nombre élevé de jeunes présents – nés dans les années 80-90, souvent en Belgique – et qui menaient la danse. La ministre de l’intérieur, Joëlle Milquet (CDH), dira dans le jt de 19h30, dimanche, qu’elle condamne ces dérapages, les jugeant “inacceptables”. Mais d’un autre côté, elle peine à voir la réalité cachée derrière ces faits quand elle dit: “on ne peut pas venir importer de manière violente des conflits qui se passent ailleurs”. Certes. Pourtant ces jeunes se soucient moins du sort du Congo que celui de la Belgique. D’ailleurs, du premier, une majorité n’y a même jamais mis les pieds. C’est leur avenir, en Belgique, qu’ils questionnent. Dès lors, ces dérapages doivent être vus dans le contexte local: la précarité dans le domaine de l’emploi, du logement. Bref: des perspectives d’avenir remises en doute, notamment par la crise économique que traverse actuellement le continent européen: ces jeunes savent déjà qu’ils sont (ou seront) les premiers exclus – quand bien même ils voteraient NV-A.
Et pour terminer, l’agence Belga vient de nous apprendre qu’Etienne Tshisekedi, ne s’avoue pas vaincu. Qu’il se proclame toujours « président élu », à savoir, dans ses dires, que « Je vais prêter serment vendredi prochain », à Kinshasa, au stade des martyres.
Décidément, de la socio-politique, en Belgique, comme dans son ex-colonie : rien n’est simple.
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Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi
jeanmarc dit :
20 décembre, 2011 à 2:51
un seul chef d’état à l'investiture, pas même les voisins, même celui qui est à moins de 10 kms (sassou)??? non événement…
20 décembre, 2011 à 2:51
un seul chef d’état à l'investiture, pas même les voisins, même celui qui est à moins de 10 kms (sassou)??? non événement…
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arial dit :
20 décembre, 2011 à 2:45
J’appelle ca du deja entendu…la "revolution de la modernite" n’est qu’un slogan creux, sablonneux… qui ne veut rien dire.
il n’a qu’a ceder le tablier a l’autre et battre le record du 1er president de la RDC a voir son successeur gerer les affaires….le temps de rebondir peut etre en 2021.
20 décembre, 2011 à 2:45
J’appelle ca du deja entendu…la "revolution de la modernite" n’est qu’un slogan creux, sablonneux… qui ne veut rien dire.
il n’a qu’a ceder le tablier a l’autre et battre le record du 1er president de la RDC a voir son successeur gerer les affaires….le temps de rebondir peut etre en 2021.
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henrybobo20 dit :
20 décembre, 2011 à 2:33
Encore une macarade de plus. un non evenement , car ne provient pas de la verite des urnes. on ne batit une societe moderne sur la fraude, la corruption et la tricherie.
20 décembre, 2011 à 2:33
Encore une macarade de plus. un non evenement , car ne provient pas de la verite des urnes. on ne batit une societe moderne sur la fraude, la corruption et la tricherie.
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notrepatrie dit :
20 décembre, 2011 à 2:31
c’est du déjà vu et déjà entendu ce refrain. Arrête plutôt la guerre avec le FDLR , les Kulunas simple et surtout en cravate. sinon c’est l’éternel recommencement.
20 décembre, 2011 à 2:31
c’est du déjà vu et déjà entendu ce refrain. Arrête plutôt la guerre avec le FDLR , les Kulunas simple et surtout en cravate. sinon c’est l’éternel recommencement.
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andre1 dit :
20 décembre, 2011 à 2:12
On est fatigué d’entendre ce genre de discours; on veut les actions!
20 décembre, 2011 à 2:12
On est fatigué d’entendre ce genre de discours; on veut les actions!
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doox dit :
20 décembre, 2011 à 2:11
Un seul chef d’etat a l’investiture de Joseph Kabila. Curieusement Robert Mugambe, un autre dictateur. Quel message cette investiture nous transmet? Kabila n’est pas un president democratiquement elu, seuls les ennemis de la democratie peuvent etre avec lui. Felicitation au President elu Etienne Tshisekedi.
20 décembre, 2011 à 2:11
Un seul chef d’etat a l’investiture de Joseph Kabila. Curieusement Robert Mugambe, un autre dictateur. Quel message cette investiture nous transmet? Kabila n’est pas un president democratiquement elu, seuls les ennemis de la democratie peuvent etre avec lui. Felicitation au President elu Etienne Tshisekedi.
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sapa dit :
20 décembre, 2011 à 2:10
Rien et nul ,le peuple souffre depuis son arrivée avec le FDLR !!!
La fraude alors !
20 décembre, 2011 à 2:10
Rien et nul ,le peuple souffre depuis son arrivée avec le FDLR !!!
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mokonzi123 dit :
20 décembre, 2011 à 2:42
Il va ameliorer l’education en apprenant aux enfants que pour reussir au Congo, il faut tricher, voler et mentir. Ce n’est pas ce que vous dites qui compte, c’est ce que vous faites: tricher, mentir et voler.
20 décembre, 2011 à 2:42
Il va ameliorer l’education en apprenant aux enfants que pour reussir au Congo, il faut tricher, voler et mentir. Ce n’est pas ce que vous dites qui compte, c’est ce que vous faites: tricher, mentir et voler.
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