Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi
Posté : 09 déc. 2011, 11:10
Ce témoignage a été transmis à la presse 09/12/2011 07:55:01
Ce témoignage a été transmis à la presse belge.La publication se fait curieusement attendre malgré des preuves.
Pie Tshibanda nous parle des élections en République démocratique du Congo.
En Afrique on dit : « La mère des jumeaux dort la poitrine en l’air, ainsi chacun des jumeaux pourra téter à loisir ». Ce qui est vrai de la mère des jumeaux l’est aussi pour l’artiste. Il n’est ni dans un camp ni dans un autre. La communauté internationale devrait faire de même. En tant qu’artiste, j’aurais dû me taire, mais comment rester indifférent à ce qui se passe en RD CONGO lorsque certains de mes compatriotes m’écrivent : « Tu es notre ambassadeur, parle en notre nom ? »
Depuis que je sillonne le monde, j’ai appris à distinguer le citoyen belge du politicien. L’un qui se demande « comment aider le congolais à s’en sortir ?», l’autre qui parfois, si pas souvent, use de son influence pour des intérêts qui ne sont pas toujours ceux du peuple congolais. Ces Européens de bonne foi, nous les voyons dans nos fêtes et dans nos deuils, nous les voyons cotiser lors des dîners en faveur des œuvres sociales en Afrique. Ces amis nous demandent: « Que se passe-t-il au Congo aujourd’hui ? »
C’est à vous, amis Occidentaux, que je m’adresse au non de mon peuple. Plus de cinq millions des morts dans l’Est du Congo, n’est-ce pas suffisant ? Les femmes violées et mutilés, pourquoi ? Nos minerais bradés à vils prix, n’est-ce pas assez ? L’alternance au pouvoir au nom de la démocratie, pourquoi pas chez nous aussi ?
Le peuple congolais a peur de ce qui pourrait arriver demain et il n’a pas tort. Ses craintes viennent du souvenir de l’implication des Occidentaux dans les résultats des élections de 2006 ? Les Congolais se souviennent d’un Sarkozy qui trouve au Congo la solution du problème rwandais ? Nous avons peur de certains de vos observateurs qui ne voient que ce qu’on leur montre. Je suis sûr que la presse belge a reçu des consignes de prudence et qu’elle ne va pas tout dire.
Que se passe-t-il au Congo aujourd’hui ? La parole à un président d’un centre de vote qui vient de m’envoyer ce message : « J’ai eu à travailler comme chef d’un centre de vote composé de 4 bureaux. Nous avions été vraiment exposés, car la vigilence des combattants de l’opposition, déterminés à dénicher toute fraude et à assister aux opérations de dépouillement, était telle que les membres des bureaux de vote se sont sentis en insécurité. Nous avons admis une quinzaine d’observateurs par bureau au lieu de 6 prévus. Les jeunes, filles et garçons, ont veillé avec nous. Ils contrôlaient tout mouvement à tel point qu’il nous était difficile d’aller aux toilettes ou de nous procurer un biscuit. Nous avons reçu en moyenne 8000 votants. Tshisekedi vient en tête avec 97% des voies, Kabila vient en deuxième position avec moins de 300 voix ; les autres se disputent le reste.
En toute clarté, Kabila et Ngoyi ont échoué. Pour preuve, Ngoyi (le gouverneur) se permet de porter la tenue militaire et se promène avec arme pour réclamer son argent auprès de ceux qui lui avaient garanti un soutien. Il a tiré des balles réelles et a causé la mort d’une fille et d’un garçon. Un autre garçon a été blessé. Nous sommes donc surpris d’entendre la CENI distiller des résultats partiels donnant pour vainqueur Kabila !
Quant je suis allé à l’Aéroport avant hier, un ami m’apprendra que les munitions de la Monusco et les bulletins de vote présidentiel continuent à arriver ici. Depuis hier, les militaires de Kinshasa et ceux de la Monusco ne font qu’arriver ici. Ils sont placés dans tous les ronds-points. Avec ces résultats partiels douteux, nous nous demandons si les Occidentaux ne cherchent pas à nous imposer Kabila comme en 2006! Une chose au moins est certaine : Les congolais ont voté en âme et conscience. C’est vraiment dommage si les Occidentaux, au nom des intérêts économiques, nous empêchent de nous choisir un chef que nous voulons !
Voilà mes amis, les Belges ! Passeur de paroles, j’ai joué mon rôle d’artiste. Puisse chacun faire ce qu’il peut pour que la victoire revienne à l’élu du peuple !
Pie Tshibanda
Un fou noir au pays des blancs
Zadain
Ce témoignage a été transmis à la presse belge.La publication se fait curieusement attendre malgré des preuves.
Pie Tshibanda nous parle des élections en République démocratique du Congo.
En Afrique on dit : « La mère des jumeaux dort la poitrine en l’air, ainsi chacun des jumeaux pourra téter à loisir ». Ce qui est vrai de la mère des jumeaux l’est aussi pour l’artiste. Il n’est ni dans un camp ni dans un autre. La communauté internationale devrait faire de même. En tant qu’artiste, j’aurais dû me taire, mais comment rester indifférent à ce qui se passe en RD CONGO lorsque certains de mes compatriotes m’écrivent : « Tu es notre ambassadeur, parle en notre nom ? »
Depuis que je sillonne le monde, j’ai appris à distinguer le citoyen belge du politicien. L’un qui se demande « comment aider le congolais à s’en sortir ?», l’autre qui parfois, si pas souvent, use de son influence pour des intérêts qui ne sont pas toujours ceux du peuple congolais. Ces Européens de bonne foi, nous les voyons dans nos fêtes et dans nos deuils, nous les voyons cotiser lors des dîners en faveur des œuvres sociales en Afrique. Ces amis nous demandent: « Que se passe-t-il au Congo aujourd’hui ? »
C’est à vous, amis Occidentaux, que je m’adresse au non de mon peuple. Plus de cinq millions des morts dans l’Est du Congo, n’est-ce pas suffisant ? Les femmes violées et mutilés, pourquoi ? Nos minerais bradés à vils prix, n’est-ce pas assez ? L’alternance au pouvoir au nom de la démocratie, pourquoi pas chez nous aussi ?
Le peuple congolais a peur de ce qui pourrait arriver demain et il n’a pas tort. Ses craintes viennent du souvenir de l’implication des Occidentaux dans les résultats des élections de 2006 ? Les Congolais se souviennent d’un Sarkozy qui trouve au Congo la solution du problème rwandais ? Nous avons peur de certains de vos observateurs qui ne voient que ce qu’on leur montre. Je suis sûr que la presse belge a reçu des consignes de prudence et qu’elle ne va pas tout dire.
Que se passe-t-il au Congo aujourd’hui ? La parole à un président d’un centre de vote qui vient de m’envoyer ce message : « J’ai eu à travailler comme chef d’un centre de vote composé de 4 bureaux. Nous avions été vraiment exposés, car la vigilence des combattants de l’opposition, déterminés à dénicher toute fraude et à assister aux opérations de dépouillement, était telle que les membres des bureaux de vote se sont sentis en insécurité. Nous avons admis une quinzaine d’observateurs par bureau au lieu de 6 prévus. Les jeunes, filles et garçons, ont veillé avec nous. Ils contrôlaient tout mouvement à tel point qu’il nous était difficile d’aller aux toilettes ou de nous procurer un biscuit. Nous avons reçu en moyenne 8000 votants. Tshisekedi vient en tête avec 97% des voies, Kabila vient en deuxième position avec moins de 300 voix ; les autres se disputent le reste.
En toute clarté, Kabila et Ngoyi ont échoué. Pour preuve, Ngoyi (le gouverneur) se permet de porter la tenue militaire et se promène avec arme pour réclamer son argent auprès de ceux qui lui avaient garanti un soutien. Il a tiré des balles réelles et a causé la mort d’une fille et d’un garçon. Un autre garçon a été blessé. Nous sommes donc surpris d’entendre la CENI distiller des résultats partiels donnant pour vainqueur Kabila !
Quant je suis allé à l’Aéroport avant hier, un ami m’apprendra que les munitions de la Monusco et les bulletins de vote présidentiel continuent à arriver ici. Depuis hier, les militaires de Kinshasa et ceux de la Monusco ne font qu’arriver ici. Ils sont placés dans tous les ronds-points. Avec ces résultats partiels douteux, nous nous demandons si les Occidentaux ne cherchent pas à nous imposer Kabila comme en 2006! Une chose au moins est certaine : Les congolais ont voté en âme et conscience. C’est vraiment dommage si les Occidentaux, au nom des intérêts économiques, nous empêchent de nous choisir un chef que nous voulons !
Voilà mes amis, les Belges ! Passeur de paroles, j’ai joué mon rôle d’artiste. Puisse chacun faire ce qu’il peut pour que la victoire revienne à l’élu du peuple !
Pie Tshibanda
Un fou noir au pays des blancs
Zadain