#1 Dino 02-12-2011 08:56
Bravo.
On vous a dit:
LE PEUPLE D'ABORD
http://www.7sur7.cd/index.php?option=co ... d=33:syfia
Kinshasa : un scrutin très surveillé par des électeurs
VENDREDI, 02 DÉCEMBRE 2011 05:56
Les suspicions qui ont entouré le processus électoral en Rd Congo ont poussé les électeurs à la méfiance. A Kinshasa, notamment, des habitants comme des témoins des partis ou des candidats sont restés postés dans les bureaux de vote jusqu’au dépouillement et à l’affichage des résultats, pour déjouer toute tentative de fraude…
Une heure avant l’ouverture des bureaux de vote, prévue à 6h du matin, des jeunes étaient déjà postés aux abords et dans la cour de certains centres de vote de la commune de Limete, à l’est de Kinshasa. Portant des T-shirts blancs frappés de la mention "Force One Sécurité", ces jeunes volontaires sont venus "veiller sur tout ce qui s’y passera et décourager toute tentative de fraude", affirme Cédric, l’un d’eux, posté devant le centre de vote du Complexe scolaire Enodi. Son groupe est resté là toute la journée, jusqu’à la fin du dépouillement et de l’affichage des résultats.
Au Centre de vote de l’Institut Mokengeli, dans la commune voisine de Lemba, des électeurs ont carrément passé la journée dans la cour de l’école transformée pour la circonstance en buvette. Après avoir accompli leur devoir civique, ils ont refusé de quitter le lieu, installé des tables et sièges en plastiques et commencé à boire "pour tuer le temps et surveiller de loin toute tentative de fraude".
Vigilance tous-azimut
La vigilance était de mise dans quasiment tous les quartiers de la capitale. La veille, des rumeurs de préparation de fraude massive avaient circulé dans les rues de Kinshasa, renforçant la suspicion des gens. C’est avec beaucoup d’appréhension que des électeurs se sont donc rendus aux urnes. "On a dit que des bulletins de vote remplis d’avance seront glissés dans les urnes. Nous nous sommes préparés pour empêcher toutes ces fraudes" déclare Cédric, fixant droit dans les yeux un nouvel électeur qui rejoignait la file d’attente.
La même détermination de veiller scrupuleusement à la transparence du scrutin s’est poursuivie jusqu’à l’intérieur des bureaux. Ainsi au centre Enodi, les témoins des partis politiques et des candidats étaient plus nombreux que le nombre légalement autorisé. Dans cette école, 27 témoins occupaient trois rangées de banc au fond d’une salle de classe de 5m sur 6, qui servait de bureau de vote. Ni les vociférations du président du bureau rappelant le règlement, ni les appels des forces de l’ordre ne sont parvenus à les dissuader. "Je leur ai dit de faire des rotations toutes les dix minutes pour ne garder que 5 témoins présents dans le bureau comme l’exige la loi, mais personne ne voulait sortir", explique, désarçonné, le président du bureau de vote, qui s’est adonné à un exercice de pédagogie.
La tâche devient alors difficile pour les agents électoraux de la CENI. Car le nombre élevé des candidats députés, comme dans la circonscription électorale de Kinshasa III Mont-Amba où 1330 candidats se disputent 11 sièges, "on devrait prévoir des bureaux de vote grands comme des amphithéâtres si chaque candidat doit se faire représenter par son témoin", explique le président d’un bureau de vote.
Des agents électoraux débordés
Incompris malgré tous les efforts déployés, il a laissé les nombreux témoins à se confiner dans la salle. "Je ne fais confiance en personne. Je dois surveiller le scrutin et je ne quitterai le lieu sous aucun prétexte", affirme André, témoin d’un parti d’opposition, calé dans son siège. Le surnombre de témoins déterminés à ne pas partir a eu comme conséquence l’insuffisance des bulletins de vote dans certains bureaux. "Nous n’avons prévu qu’une marge de 10 % de bulletins de vote. A cette allure, tout le monde ne saura pas voter", rappelle le président d’un bureau de vote qui attendait 338 électeurs.
Pour servir tous les électeurs en bulletins, il a dû recourir au bureau voisin. "Nous faisons la péréquation des bulletins", avait-il expliqué aux témoins, très vigilants, qui l’ont accompagné dans sa démarche. Le lendemain du scrutin, un groupe de "Force One Sécurité" est revenu tôt le matin au centre de vote Enodi "pour vérifier si les résultats affichés la veille, n’ont pas été modifiés la nuit".
Raoul Biletshi