Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi
Posté : 06 déc. 2011, 13:21
http://www.cheikfitanews.net/article-no ... 82739.html
Mardi 6 décembre 2011
NON AU HOLD-UP ELECTORAL... LA REVOLUTION CONGOLAISE EN MARCHE
Bruxelles a vécu une journée folle ce lundi 5 décembre 2011 avec la descente dans la rue de la communauté congolaise de Belgique. Des centaines de personnes: jeunes, adultes, hommes, femmes.
Raison? Protester contre le hold-up électoral du tandem Kabila-Ngoy Mulunda, en cours en RD Congo. Si l'on n'y prend garde, à défaut de partir suite à une défaite électorale, monsieur Joseph Kabila se fera balayer par une révolution. Elle est peut-être déjà en marche... Depuis Bruxelles.
Voici ce que dit de cette journée, notre confrère Baudouin Amba Wetshi de Congoindépendant.
Titre original :
Bruxelles : Ambiance de "pré-émeute" à Matonge
Cheik FITA
Bruxelles, le 6 décembre 2011
Voiture renversée, les contenus des poubelles déversés sur la chaussée, course-poursuites avec des policiers. Une atmosphère d’émeute a regné au début de la soirée de lundi 5 décembre au Quartier Matonge à Ixelles. Des membres de la diaspora congolaise de Belgique tenaient à exprimer leur "colère" face au "hold-up électoral qui a lieu actuellementé au profit du président sortant Joseph Kabila". Des voix se sont élevées pour fustiger la position "ambigüe" adoptée par le chef de la diplomatie belge sur la situation politique au Congo.
Aux cris de "Tshisekedi muana mboka" (Tshisekedi, l’enfant du pays) "Yo Kabila zonga na Rwanda (Kabila rentres au Rwanda)", des activistes politiques congolais de Belgique - estimés à deux mille - ont manifesté lundi 5 décembre dans les rues de la capitale belge. "La manifestation a été organisée par des activistes politiques qui ont été rejoints par Monsieur et Madame tout le monde d’origine congolaise, commente un protestataire. Au fil de la marche, le chiffre de deux mille participants a été largement dépassé. C’est vous dire que nous voulons le changement".
Les manifestants se sont d’abord rendus au siège du PS (Parti socialiste). Le "rendez-vous" a été fixé à 11 heures30 sur le boulevard de l’Empereur. Pourquoi le PS? Deux raisons. Primo : le nouveau Premier ministre belge (la nomination a eu lieu dans la soirée) n’est autre qu’Elio di Rupo, le président en titre de cette formation politique. Secundo : la grande majorité des membres de la communauté congolaise de Belgique n’a apprécié que modérément les déclarations du PS Marie Arena, au retour d’une mission d’observation au Congo. Arena a, en dépit de l’évidence, démenti les assertions faisant état de "fraudes électorales". Alors que des observateurs européens disent avoir relevé des "irrégularités graves". En allant au siège du PS, les protestataires entendaient remettre un mémorandum aux responsables de ce parti. "Aucun responsable du parti socialiste n’a daigné recevoir les délégués des manifestants", regrette un activiste.
Le communiqué publié le 1er décembre par le chef de la diplomatie belge, le CD&V Steven Vanackere et son collègue en charge de la Coopération au développement, le MR Olivier Chastel, n’a pas manqué de provoquer des grincements de dents. Les deux ministres déclaraient notamment en liminaire que les élections organisées le 28 novembre "constituent, après les élections historiques de 2006, une nouvelle étape importante dans la consolidation de la démocratie" en RDC. Consolidation de la démocratie? Une analyse pour le moins minimaliste au regard de l’emprise du pouvoir en place sur les médias d’Etat foulant au pied l’idée même de pluralisme politique et de l’égalité de chances. Sans omettre les tracasseries diverses et autres intimidations subies par les autres candidats. "Les ministres déplorent les incidents violents qui ont eu lieu le jour du scrutin et prennent note des premiers rapports préliminaires des observateurs nationaux et internationaux (...), selon lesquels les élections se seraient déroulées librement dans la plupart des bureaux de vote tout en faisant état de problèmes logistiques et d’irrégularités à plusieurs endroits", indique par ailleurs le texte. "Les ministres saluent le travail accompli par la Commission électorale nationale indépendante et l’encouragent à mettre tout en œuvre pour que la phase critique de compilation et de transmission des résultats en cours se déroule dans les meilleures conditions." Un comble au moment où des observateurs tant nationaux et internationaux évoquent l’épithète "chaotique" pour qualifier l’organisation matérielle des deux scrutins.
Peut-on parler d’"élections libres" lorsque l’un des candidats - fut-il le président sortant - se permet de faire séquestrer un des ses rivaux à l’aéroport de Ndjili durant plusieurs heures pour l’empêcher de tenir son dernier meeting de campagne? Peut-on parler d’élections libres lorsque des éléments de la garde présidentielle tirent à balles réelles dans la foule faisant 14 morts et près d’une centaine de blessés parmi les supporters d’un candidat? "La réaction molle de la communauté internationale face à ces actes barbares tranchent avec le lynchage médiatique dont a été l’objet Tshisekedi pour avoir demandé à ses partisans d’attaquer les prisons pour libérer leurs camarades en détention, commente un analyste. La preuve est faite qu’il y a un parti pris. C’est pour toutes raisons que la diaspora congolaise de Belgique a tenu à manifester bruyamment son dégoût face à l’hypocrisie du monde occidental en général et des officiels belges en particulier sur la situation politique au Congo".
Après le siège du PS, les protestataires ont mis le cap sur la rue Marie de Bourgogne où se trouve l’ambassade de la RD Congo. Un dispositif policier était déployé sur le lieu. Pourquoi la manifestation a-t-elle fini par dégénérer? "Nous avons fait l’objet des provocations policières, explique un activiste. Des gaz lacrymogènes ont été lancés par des policiers face à des manifestants jusque là pacifiques provoquant des suffocations". Il semble que la police a fait usage de ces moyens disproportionnés pour dissuader les marcheurs à changer d’itinéraire. Aux environs de 18 heures, ceux-ci ont pris pendant plus d’une dizaine de minutes le "contrôle" de la chaussée de Wavre. Réputée pour sa multiculturalité, cette artère commerçante a connu une ambiance de "pré-émeute" en attendant l’annonce du nom du président élu. Personne n’ose imaginer les réactions dans les milieux congolais au cas où la Ceni avalisait ce que d’aucuns qualifient déjà d’"arnaque électorale". A tort ou à raison, les protestataires "accusent" la Belgique officielle de soutenir "Joseph Kabila".
Baudouin Amba Wetshi
Congoindependant
Mardi 6 décembre 2011
NON AU HOLD-UP ELECTORAL... LA REVOLUTION CONGOLAISE EN MARCHE
Bruxelles a vécu une journée folle ce lundi 5 décembre 2011 avec la descente dans la rue de la communauté congolaise de Belgique. Des centaines de personnes: jeunes, adultes, hommes, femmes.
Raison? Protester contre le hold-up électoral du tandem Kabila-Ngoy Mulunda, en cours en RD Congo. Si l'on n'y prend garde, à défaut de partir suite à une défaite électorale, monsieur Joseph Kabila se fera balayer par une révolution. Elle est peut-être déjà en marche... Depuis Bruxelles.
Voici ce que dit de cette journée, notre confrère Baudouin Amba Wetshi de Congoindépendant.
Titre original :
Bruxelles : Ambiance de "pré-émeute" à Matonge
Cheik FITA
Bruxelles, le 6 décembre 2011
Voiture renversée, les contenus des poubelles déversés sur la chaussée, course-poursuites avec des policiers. Une atmosphère d’émeute a regné au début de la soirée de lundi 5 décembre au Quartier Matonge à Ixelles. Des membres de la diaspora congolaise de Belgique tenaient à exprimer leur "colère" face au "hold-up électoral qui a lieu actuellementé au profit du président sortant Joseph Kabila". Des voix se sont élevées pour fustiger la position "ambigüe" adoptée par le chef de la diplomatie belge sur la situation politique au Congo.
Aux cris de "Tshisekedi muana mboka" (Tshisekedi, l’enfant du pays) "Yo Kabila zonga na Rwanda (Kabila rentres au Rwanda)", des activistes politiques congolais de Belgique - estimés à deux mille - ont manifesté lundi 5 décembre dans les rues de la capitale belge. "La manifestation a été organisée par des activistes politiques qui ont été rejoints par Monsieur et Madame tout le monde d’origine congolaise, commente un protestataire. Au fil de la marche, le chiffre de deux mille participants a été largement dépassé. C’est vous dire que nous voulons le changement".
Les manifestants se sont d’abord rendus au siège du PS (Parti socialiste). Le "rendez-vous" a été fixé à 11 heures30 sur le boulevard de l’Empereur. Pourquoi le PS? Deux raisons. Primo : le nouveau Premier ministre belge (la nomination a eu lieu dans la soirée) n’est autre qu’Elio di Rupo, le président en titre de cette formation politique. Secundo : la grande majorité des membres de la communauté congolaise de Belgique n’a apprécié que modérément les déclarations du PS Marie Arena, au retour d’une mission d’observation au Congo. Arena a, en dépit de l’évidence, démenti les assertions faisant état de "fraudes électorales". Alors que des observateurs européens disent avoir relevé des "irrégularités graves". En allant au siège du PS, les protestataires entendaient remettre un mémorandum aux responsables de ce parti. "Aucun responsable du parti socialiste n’a daigné recevoir les délégués des manifestants", regrette un activiste.
Le communiqué publié le 1er décembre par le chef de la diplomatie belge, le CD&V Steven Vanackere et son collègue en charge de la Coopération au développement, le MR Olivier Chastel, n’a pas manqué de provoquer des grincements de dents. Les deux ministres déclaraient notamment en liminaire que les élections organisées le 28 novembre "constituent, après les élections historiques de 2006, une nouvelle étape importante dans la consolidation de la démocratie" en RDC. Consolidation de la démocratie? Une analyse pour le moins minimaliste au regard de l’emprise du pouvoir en place sur les médias d’Etat foulant au pied l’idée même de pluralisme politique et de l’égalité de chances. Sans omettre les tracasseries diverses et autres intimidations subies par les autres candidats. "Les ministres déplorent les incidents violents qui ont eu lieu le jour du scrutin et prennent note des premiers rapports préliminaires des observateurs nationaux et internationaux (...), selon lesquels les élections se seraient déroulées librement dans la plupart des bureaux de vote tout en faisant état de problèmes logistiques et d’irrégularités à plusieurs endroits", indique par ailleurs le texte. "Les ministres saluent le travail accompli par la Commission électorale nationale indépendante et l’encouragent à mettre tout en œuvre pour que la phase critique de compilation et de transmission des résultats en cours se déroule dans les meilleures conditions." Un comble au moment où des observateurs tant nationaux et internationaux évoquent l’épithète "chaotique" pour qualifier l’organisation matérielle des deux scrutins.
Peut-on parler d’"élections libres" lorsque l’un des candidats - fut-il le président sortant - se permet de faire séquestrer un des ses rivaux à l’aéroport de Ndjili durant plusieurs heures pour l’empêcher de tenir son dernier meeting de campagne? Peut-on parler d’élections libres lorsque des éléments de la garde présidentielle tirent à balles réelles dans la foule faisant 14 morts et près d’une centaine de blessés parmi les supporters d’un candidat? "La réaction molle de la communauté internationale face à ces actes barbares tranchent avec le lynchage médiatique dont a été l’objet Tshisekedi pour avoir demandé à ses partisans d’attaquer les prisons pour libérer leurs camarades en détention, commente un analyste. La preuve est faite qu’il y a un parti pris. C’est pour toutes raisons que la diaspora congolaise de Belgique a tenu à manifester bruyamment son dégoût face à l’hypocrisie du monde occidental en général et des officiels belges en particulier sur la situation politique au Congo".
Après le siège du PS, les protestataires ont mis le cap sur la rue Marie de Bourgogne où se trouve l’ambassade de la RD Congo. Un dispositif policier était déployé sur le lieu. Pourquoi la manifestation a-t-elle fini par dégénérer? "Nous avons fait l’objet des provocations policières, explique un activiste. Des gaz lacrymogènes ont été lancés par des policiers face à des manifestants jusque là pacifiques provoquant des suffocations". Il semble que la police a fait usage de ces moyens disproportionnés pour dissuader les marcheurs à changer d’itinéraire. Aux environs de 18 heures, ceux-ci ont pris pendant plus d’une dizaine de minutes le "contrôle" de la chaussée de Wavre. Réputée pour sa multiculturalité, cette artère commerçante a connu une ambiance de "pré-émeute" en attendant l’annonce du nom du président élu. Personne n’ose imaginer les réactions dans les milieux congolais au cas où la Ceni avalisait ce que d’aucuns qualifient déjà d’"arnaque électorale". A tort ou à raison, les protestataires "accusent" la Belgique officielle de soutenir "Joseph Kabila".
Baudouin Amba Wetshi
Congoindependant