Benjamin Mokulu, malgré un triplé à Louvain (2-6), veut quitter Lokeren, qui dit vouloir le conserver. Le joueur juge le discours de son employeur hypocrite.
Benjamin Mokulu a choisi le bon moment pour se mettre en évidence. À Louvain, en l’absence de Hamdi Harbaoui, retenu avec la Tunisie pour la Coupe d’Afrique des Nations, il a planté le premier triplé de sa carrière pour illustrer la domination waaslandienne (2-6). Deux fois du gauche et une fois de la tête, l’attaquant a retrouvé, l’espace d’un match, les joies d’évoluer en pointe.
Plus souvent décalé sur le côté par Peter Maes, ou laissé sur le banc, Mokulu a l’occasion de marquer des points pour changer l’opinion de son entraîneur. Ou, plus sûrement espère-t-il, pour convaincre un candidat acheteur de lui proposer un transfert dans les prochains jours. La réception d’Anderlecht, ce samedi, sera une nouvelle opportunité qu’il devra saisir.
«Mon triplé tombe bien, se réjouit-il. Il va fermer la bouche de certains, au club. » L’ancien joueur d’Ostende, où Lokeren est allé le chercher en janvier 2010, ne veut pas rentrer dans les détails, mais il laisse quelques indices : « Il y a un mois, je pouvais partir, et maintenant on dit qu’on compte sur moi (NDLR : Roger Lambrecht, le président, a dit après le match que Mokulu «ne peut pas partir» et Willy Reynders, le directeur technique, a estimé que « ce Mokulu-là on veut le garder »). Il y a beaucoup d’hypocrisie dans les discours. »
Harbaoui parti à la CAN, Mokulu a l’impression d’être le bouche-trou du moment, même s’il a été titularisé pour la cinquième fois de suite à Louvain, en devant aussi s’ «exiler» sur le côté. «Il faut bien que je m’adapte», souffle-t-il.
Sous contrat jusqu’en juin 2014, l’ancien international espoir (23 ans) avait pourtant bien commencé son aventure à Lokeren. Après six mois d’adaptation, il avait disputé une saison pleine, avec une participation aux play-off 1, en 2010-11. Peter Maes était déjà sur le banc... et le joueur déjà décalé.
« Harbaoui est un transfertdu coach »
Pour l’attaquant, l’explication est ailleurs : «Quand Maes est arrivé, j’étais déjà à Lokeren. Puis Harbaoui a été transféré, et c’est un joueur choisi par l’entraîneur, donc il a plus de crédit... J’avais compris en fin de saison passée que la situation allait être compliquée pour moi. J’avais joué tous les matches de Coupe de Belgique, et subitement j’étais sur le banc pour la finale (contre Courtrai). Cela m’a fait mal...»
Mais si Mokulu se plaint de son temps de jeu, et/ou de sa place, il doit reconnaître que Lokeren tourne bien. Vainqueur de la Coupe de Belgique... grâce à un but de Harbaoui, il pointe à la troisième place, en ordre utile pour une nouvelle participation aux play-off 1. Bon joueur, Mokulu reconnaît que son concurrent « joue de bons matchs».
Mais il n’en démord pas : il juge que son avenir est ailleurs. Dans l’axe, évidemment...
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