Anderlecht dispose de nombreux jeunes prometteurs. À qui il faut enseigner la patience…
LA MANGA Quatre joueurs garderont un souvenir impérissable du stage anderlechtois : les Espoirs Kabasele, Kabananga, Garcia Calvete et De Greef ont vécu dans la cour des grands. “Pour les jeunes, un stage est une sorte de récompense” , explique le T2 Daniel Renders, qui est chargé d’assurer le lien entre le noyau A et l’équipe Espoirs. “En une semaine, ils progressent beaucoup, sur et en dehors du terrain. Car ils découvrent aussi la vie de pro avec des hommes. Parfois, cela pose problème quand ils retournent en jeunes par la suite : certains se prennent un peu la tête.”
Les prises de tête, elles font partie du quotidien au centre de formation anderlechtois. Parce que dans le football moderne, il est devenu difficile de faire comprendre aux jeunes talents de prendre leur temps.
“Il suffit qu’un jeune frappe trois fois sur la barre transversale pendant un match pour qu’il soit entouré de managers. Du coup, certains joueurs ne savent plus où ils sont… Dans ces cas-là, la famille a beaucoup d’importance. Nous, on essaie de les entourer au maximum. C’est parfois très difficile, car certains jeunes n’ont qu’un parent. Un autre souci, c’est leur impatience. Tout doit aller vite. Beaucoup sont partis pour cette raison, mais très peu ont réussi à un très haut niveau…”
L’ex-Mauve Vadis Odjidja illustre bien cette problématique. “Plus jeune, Vadis avait déjà des sautes d’humeur. S’il avait patienté, comme Legear, il serait aujourd’hui titulaire à Anderlecht” , regrette Daniel Renders.
Parfois critiqué parce que des joueurs issus de son centre de formation avaient réussi ailleurs, Anderlecht avait pourtant de bonnes raisons de se séparer de certains d’entre eux.
“Parfois, c’est la mentalité qui fait défaut. Celle de Mbokani était très mauvaise. Il arrivait parfois avec une demi-heure de retard à l’entraînement. Il lui est aussi arrivé de manquer des rendez-vous pour des matches : il fallait alors lui envoyer un taxi…”
D’autres jeunes ont tout simplement été barrés parce que leur place était déjà prise. “Du temps de Zetterberg, la position de meneur de jeu était prise pour plusieurs années… Nous avons ainsi perdu plusieurs joueurs de talent, comme Sven Kums, qui ont bien tracé leur carrière par la suite.”
La formation mauve garde toutefois le but évident de faire percer des joueurs dans sa propre équipe fanion. “Legear joue en première depuis qu’il a seize ans. Il a eu de la patience, comme Deschacht. C’est un argument important que nous utilisons quand nous devons convaincre un jeune de ne pas partir à l’étranger.”