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CAN 2013 : ces joueurs que la RDC veut naturaliser
Le défenseur Eliaquim Mangala.
REUTERS/Miguel Vidal
Par David Kalfa
Ils s’appellent Badibanga, Bokila, Imbula, Kembo-Ekoko, Makengo, Mangala, Mvuemba, Ngoyi, Nzonzi… Ils ont la nationalité française, belge, néerlandaise ou allemande mais la Fédération de football de la RD Congo aimerait les naturaliser avant la CAN 2013. Claude Leroy, le sélectionneur de l’équipe de RDC, travaille d’arrache-pied pour convaincre ces joueurs de rejoindre les Léopards.
Claude Leroy espérait que Granddi Ngoyi et Steven Nzonzi seraient là. Mais les deux milieux de terrain français ont finalement dit « non ». Le sélectionneur de l’équipe nationale de la RD Congo a donc dû appeler deux autres joueurs pour le match du 14 novembre à El Jadida face au Burkina Faso. Une rencontre préparatoire à la CAN 2013 (19 janvier-10 février en Afrique du Sud).
Convaincre les joueurs
Ngoyi et Nzonzi font partie d’une liste de joueurs qui sont nés ou ont grandi en Europe et qui hésitent à rejoindre les Léopards. Ils s’appellent Gianelli Imbula, Jirès Kembo-Ekoko, Terence Makengo, Eliaquim Mangala ou Arnold Mvuemba…
Une équipe de RDC composée de joueurs naturalisables.
Montage RFI
Pour tenter de les convaincre, Claude Leroy doit régulièrement prendre son bâton de pèlerin : « Je suis en négociation tout le temps (avec eux) ! Comme je l’étais avec d’autres joueurs qui hésitaient à revenir en équipe nationale comme (Youssouf) Mulumbu, (Larrys) Mabiala, (Cédric) Makiadi et (Dieumerci) Mbokani même s’il n’est pas binational. J’ai essayé de les convaincre de venir sans les forcer. Je leur ai dit que disputer une CAN n’a pas empêché (Didier) Drogba, Michael Essien, Roger Milla ou Samuel Eto’o de faire des grandes carrières. Ces joueurs ont connu des moments extraordinaires. »
L’entraîneur français poursuit : « J’ai avancé avec Larrys Mabiala qui est revenu. J’ai parlé à Steven Nzonzi et à son père très longuement, encore récemment. J’ai eu une longue discussion avec Jirès Kembo qui lui aussi est toujours dans la réflexion. Je suis allé voir Youssouf Mulumbu deux fois en Angleterre. J’ai mis des mois à le convaincre. Maintenant, c’est quasiment mon premier avocat pour expliquer aux autres joueurs qu’il faut nous rejoindre. »
La peur du vide
Certains restent tout de même très difficiles à persuader pour des raisons humaines. « Pour eux, c’est un monde nouveau à aborder, convient Claude Leroy. Certains ne sont quasiment jamais allés en RDC. Jirès Kembo-Ekoko a quitté ce pays quand il avait 7 ans et n’y est pas retourné depuis. […] Certains ont quitté leur pays très jeunes. Ils ont parfois entendu tout et n’importe quoi sur la RDC. J’ai beau leur dire que les choses évoluent favorablement, la nature a horreur du vide, ils ont l’impression qu’ils vont se retrouver devant un gouffre, un peu perdus. »
LE DOSSIER DE RFI
Il y a aussi des raisons sportives qui poussent ces binationaux (1) ou naturalisables à hésiter. Disputer une CAN en pleine saison n’est jamais très bien vu par les clubs. Les joueurs risquent de perdre leur place s’ils partent un mois pour une Coupe d’Afrique des nations. Un Arnold Mvuemba a par exemple trouvé en Lyon le grand club français qu’il cherchait et craint de compromettre ses chances d’y réussir…
Il y a enfin toutes les pressions extérieures exercées sur ces joueurs, souvent jeunes. Le cas Gianelli Imbula, milieu de terrain très en vue depuis quelques semaines, illustre bien le problème. « C’est un joueur qui m’intéresse beaucoup et ce pour plein de raisons, explique Claude Leroy. Il a du talent, il joue dans une zone de jeu où il n’y a pas pléthore de joueurs. Mais il semble y avoir des contre-arguments autour de lui : sa naturalisation française, des conseillers […] qui lui font peut-être miroiter l’équipe de France. On peut comprendre qu’un joueur se pose des questions. […] Imbulla fait partie des joueurs que je tenterai encore de convaincre même si le combat est difficile ».
Naturaliser à bon escient
CAN 2013: DATES DES MATCHES
Reste que naturaliser à tous crins n’est pas toujours une bonne solution. « Pour une équipe de football qui participe à une Coupe d’Afrique des nations de football, il faut un équilibre, souligne le sélectionneur. Et j’ai toujours aimé faire venir des joueurs locaux. Je ne pense pas que ce soit très sain de n’avoir que des professionnels (d'Europe). La compétition se joue surtout avec dix-sept ou dix-huit joueurs. Les cinq autres doivent plutôt être des apprentis. Ils doivent comprendre qu’ils sont là pour parfaire leur connaissance du haut niveau et ne pas avoir une volonté exacerbée d’être titulaire. Les problèmes surgissent quand les vingt-trois joueurs ne pensent qu’à une chose : démarrer un match. Ça créé des conflits ».
Claude Leroy a deux mois pour trouver les joueurs idoines et bâtir un groupe compétitif pour franchir la phase de poules de la CAN 2013. « Mon job, c’est de mettre en place la meilleure équipe nationale des Léopards du Congo », rappelle l’entraîneur français. Un travail de longue haleine.
(1) En RDC, la double nationalité n'existe pas légalement. La nationalité congolaise est une et exclusive. Mais il existe bien des exceptions.
RDC : PRINCIPAUX JOUEURS NATURALISABLES
Ziguy Badibanga (Charleroi/BEL)
Cédric Bakambu (Sochaux/FRA)
Jérémy Bokila (Petrolul/ROU)
Gianelli Imbula (Guingamp/FRA)
Gaël Kakuta (Vitesse Arnhem/PBS)
Jirès Kembo-Ekoko (Al Aïn/EAU)
Jordan Lukaku (Anderlecht/BEL)
Terence Makengo (Auxerre/FRA)
Tripy Makonda (Brest/FRA) Eliaquim Mangala (FC Porto/POR)
Francis Massampu (Valenciennes/FRA)
Chris Mavinga (Rennes/FRA)
Remi Mulumba (Lorient/FRA)
Arnold Mvuemba (Lyon/FRA)
Nathan Kabasele (Anderlecht/BEL)
Granddi Ngoyi (Troyes/FRA)
Steven Nzonzi (Stoke City/ANG)
TAGS: CAN 2013 - FOOTBALL - RDC - SPORTS
Kage traverse une mauvaise periode, Mununga par contre me semble très actif actuellement.