Pour en rajouter, le journal Le monde, fait reference a des salaires de 16000 euros par mois pour les starts, plus primes genereuses.
Un président-gouverneur-milliardaire, une politique sportive intelligente et un soupçon de réussite : voilà la recette qui a permis au club congolais du Tout-Puissant Mazembe Lubumbashi de devenir le premier club africain à disputer la finale du Mondial des clubs, samedi contre l'Inter Milan.
Si, pour la première fois, la finale n'opposera pas l'Europe à l'Amérique du Sud, c'est avant tout l'œuvre de Moïse Katumbi Chapwe, président inspiré du TP Mazembe ("les corbeaux", en kiswahili). S'il fallait chercher une analogie avec des dirigeants de grands clubs européens, Katumbi serait une sorte de Silvio Berlusconi (mais moins sulfureux), président du conseil italien et propriétaire de l'AC Milan.
UNE POLITIQUE SPORTIVE MAÎTRISÉE
Fils d'un juif séfarade qui a fui l'Europe nazie et d'une Congolaise, il a fait fortune dans la pêche et les transports puis dans les mines de cuivre et de cobalt du Katanga, avant d'être triomphalement élu gouverneur de cette province de République démocratique du Congo, en 2007. Il a beaucoup investi dans le TP Mazembe, qu'il préside depuis la fin des années 1990, et avait promis de rapporter le trophée la Ligue des champions de la CAF. Il en a remporté deux (2009 et 2010), rendu leur lustre aux Noir et Blanc, qui avaient gagné la C1 africaine en 1967 et 1968, et le voilà en passe de réussir un retentissant exploit : devenir champion du monde des clubs.
La réussite du TP Mazembe tient à une politique sportive parfaitement dosée. Katumbi a réussi à retenir quelques très bons joueurs de la sous-région, qui trouveraient leur place en première division en Europe. Il verse les meilleurs salaires d'Afrique (16 000 euros par mois pour les stars, plus des primes très généreuses), et paie régulièrement, ce qui n'est pas le fort des clubs africains. La place en finale à Abou Dhabi prouve que le projet sportif vendu aux joueurs pour les garder n'est pas vide. Ils peuvent se faire les dents dans une grande formation africaine plutôt que de partir trop jeunes dans de petites équipes européennes.
PROJET 100 % AFRICAIN
La star reste l'international congolais Trésor Mputu, mais il a été suspendu pendant un an par la FIFA pour avoir agressé un arbitre. En son absence, le Zambien Given Singuluma ou le Congolais Kaluyituka Dioko, auteur du second but contre Porto Alegre, font parler la poudre.
Le milieu droit camerounais Narcisse Ekanga, le récupérateur et capitaine Pamphile Mihayo ou le gardien Robert Muteba Kidiaba (34 ans) sont les autres piliers du TP Mazembe. Ce dernier, qui a signé le match de sa vie contre les Brésiliens, est également devenu célèbre grâce à sa manière toute personnelle de célébrer la victoire, en effectuant des petits sauts rythmés depuis une position assise.
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