http://www.congoone.net/one/index.php?o ... &Itemid=27
Eugene Diomi Ndongala, «le revenant de La saint Congo-franco-folie» !
Écrit par Roger DIKU
Vendredi, 12 Octobre 2012 19:21
Loin d’un «Congo pessimisme» ou d’un «Congo bashing» comme aime à se plaire et s’inventer un bon nombre des professeurs (sic !) membres de la Cour du régime de Kinshasa ainsi qu’une nouvelle classe des jeunes journalistes du pays depuis un certain temps, je reviens avec ma mauvaise foi sur le revenant de La saint Congo franco-folie du 12 au 14 octobre 2012 à Kinshasa. Personne n’est obligé de me croire, sauf qu’un jour très bientôt la réalité nous reviendra tous à la figure comme un boomerang. Malgré son régime autocratique moins saillant que la dictature, malgré l’alternance politique qui n’a jamais eu lieu, malgré la faiblesse de la démocratie, Joseph Kabila plus anglophone que francophone aura eu son sommet de la francophonie qui fut jadis refusé à Joseph Mobutu pour insuffisance démocratique.
Alors que toutes les informations recoupées des Associations de Défense de Droits de l’Homme comme de la Monusco à Kinshasa le disaient détenu dans les cachots des services du régime de Kinshasa, le gouvernement affirmait le contraire. Voilà que comme par enchantement, il est réapparu subitement dans cette nuit noire du 10 au 11 octobre 2012 comme le connait Kinshasa la belle. Et ce, à quelques encablures de son domicile de Binza Ma Campagne, dans le quartier mal famé d’Ozone, non loin du Centre Supérieur Militaire (CSM) et du Camp Tshatshi de Mont Ngaliema de triste mémoire à l’époque du mobutisme régnant. Affaibli, l’air hagard comme dans un état second, barbe hirsute à la Saddam Hussein ou Seif Al Islam Kadhafi lors de leurs arrestations par les américains et les révolutionnaires libyens en Irak et dans le désert du sud Libye en 2003 et 2012.
Pourtant, on disait de lui un homme caché ou en fuite pour un supposé viol sur mineure d’âge qu’il aurait commis et pour lequel la police de Kinshasa du puissant colonel Kanyama le recherchait... 100 jours durant qu’il avait été porté disparu et tout le monde le disait mort comme Floribert Chebeya Bahizire, Fidèle Bazana ou encore Armand Tungulu Mudiandambu…Enfin le summum ce «qu’il avait monté un coup pour faire parler de lui, à la veille de la visite de François Hollande au sommet de la Francophonie» dixit Lambert Mende Omalanga, la voix de son maître et ministre congolais de la Communication…Lui, c’est Eugène Diomi Ndongala Nzomambu, fils de son père dont il porte le même nom. Ancien ministre, député national élu lors des élections plus que controversées du 28 novembre 2012, président du Parti Démocrate Chrétienne et enfin responsable de la majorité Tshisekediste qui réclame la vérité des urnes et pour le rétablissement de l’imperium de leur leader Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.
Cette réapparition miraculeuse dédouanera-t-elle l’opposition qui fut hier accusée de tous les péchés d’Israël par le ministre Kabila des Postes, Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Tryphon Kin Kiey Mulumba ? Dans son journal le SOFT international online du 12 septembre 2012, pince sans rire il écrivait ceci : « L’opposition semble avoir perdu tout contrôle; elle paraît se décrédibiliser... Prenons le cas du Député Eugène Diomi Ndongala. L’opposition sait que ce Député se sachant poursuivi pour un crime innommable commis sur des gamines, s’est soustrait à la justice qui le recherchait, a passé la frontière, déguisé et, aux dernières nouvelles, aurait été aperçu en Italie où il a fait ses études. Alors que toutes les chancelleries le savent, l’opposition continue à tromper l’opinion en expliquant que Diomi a été mis au secret à Kinshasa... Quel crédit accorder à ces déclarations? Il faut appeler l’opposition de notre pays à plus de responsabilité en arrêtant toute déclaration qui la déconsidère...Tout ce qui est excessif est méprisable».
Ce qui demeure excessif et méprisable, c’est le mensonge d’Etat érigé en système de gouvernance dont les politiciens journalistes de la 25ème heure semblent avoir choisi comme méthode de gouvernance pour manipuler l’opinion et ainsi plaire à celui qui fait leur existence. Pourtant, un adage bien connu dit que l’on peut mentir un peuple un temps mais pas tout le temps, la presque réapparition divine d’Eugène Diomi Ndongala à la veille de l’ouverture du fameux sommet de la Congo-folie dit francophonie tant rêvé par les tenants du pouvoir n’a non plus rien de fortuite en cette période de grave crise sur tous les plans.
A moins de prendre l’ensemble des congolais jadis zaïrianisés pour des imbéciles, on aura tout beau dire au même peuple dont nous nous réclamons tous mais cela ressort d’un calcul mal fait de la part du régime. Car comme l’exigeait François Hollande avant l’annonce officielle de sa venue à Kinshasa, il fallait entre autre que le cas de la disparation de l’opposant Diomi Ndongala soit résolu et c’est ce que le régime de Joseph Kabila a accompli contre son gré et à ses dépends. Il en est de même du cas de Roger Lumbala Wa Tshitenga, un autre député arrêté à Bujumbura et aujourd’hui réfugié à Paris en France. Il avait dû être exfiltré par les services français alors que le gouvernement de Kinshasa le réclamait aux Burundais qui l’avaient arrêté en provenance de Kigoma en Tanzanie et l’accusait de haute trahison pour ses présumées multiples visites chez l’ennemi rwandais…sic…
D’Hollande en personne, le président normal avait annoncé le ton en présence du SG de l’ONU le sud-coréen Ban Ki-Moon et devant la presse française mardi 8 octobre 2012 même s’il modérait ses propos le jeudi 11 du même mois en disant que «toutes les conditions d’une réelle démocratie ne sont pas encore de mise». La réalité pourtant très têtue demeure sa première déclaration : «La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition ». La riposte maladroite de Kinshasa (C'est au peuple congolais d'accepter ou ne pas accepter une situation au Congo...Nous sommes le pays le plus avancé dans les droits de l'opposition", a soutenu le porte-parole, suggérant au président français de "compléter son information" pour rendre son voyage à Kinshasa très utile...) par Mende interposé n’aura convaincu personne, en commençant par les tenants du régime eux-mêmes. Hollande insistant venir à Kinshasa pour tenir un discours de sincérité, de justice et de respect de Droits.
Une visite au pas de charge. Un véritable marathon journalier que celui du président Français à Kinshasa : entre 10h00’ du matin à son atterrissage en provenance de l’Afrique de l’Ouest et 22h00’du soir à son décollage pour Paris est signe qui ne trompe pas. De Kinshasa la poubelle et de toutes ses misères noires, François Hollande n’aura rien vu, même pas le rafistolage rafraichissant à coup des millions de dollars fait pour accueillir les francophones du monde entier. Sa rencontre d’avec Joseph Kabila, son discours d’une quinzaine de minute au Palais du Peuple devant les francophones de la planète, son rendez-vous avec Etienne Tshisekedi, les représentants de l’opposition ainsi que la société civile témoignent de peu d’enthousiasme du président français pour ne pas s’afficher trop longtemps avec Kabila et tous ceux semblables à lui. Car, là où Valery Giscard D’Estaing et François Mitterrand s’affichaient des jours en compagnie du Maréchal Mobutu en visitant même les coins les plus perdus de l’abyssale Congo de Lumumba, l’on se souviendra de quelle manière ostentatoire Jacques Chirac snobait Laurent-Désiré Kabila par un coup de main rapide au Sommet de la Francophonie du Palais Chayot à Paris.
Pour revenir à Tryphon Kin-Kiey qui invite les membres de l’opposition «à plus de responsabilité» et Lambert Mende Omalanga qui fait son numéro en jouant toujours le mauvais rôle dans la pièce sur la tragédie congolaise, il sied de leur rafraichir leurs mémoires qui semblent les lâcher : tous les deux sont des produits du régime rwandais qu’ils vilipendent aujourd’hui. Membres du RCD Goma de Ruberwa et consorts sous impulsion de Kigali, ils sont parmi les individus qui répondront demain de leur complicité face à la vraie justice de notre pays. Le revirement de nos deux concitoyens ne les exonère de rien.
Car, les malheurs de l’Est du Congo d’aujourd’hui par les multiples rebellions soutenues par le Rwanda est une conséquence de leur turpitude. Toute chose restant égale par ailleurs, Kin Kiey demeure le plus excessif dans son journal du 12 septembre : «Puis, il y a eu les déclarations faites depuis Kigali par le n°2 du Régime, le ministre de la Défense. Le Régime rwandais satanisé de la manière que l’on sait! Pourtant, il a fallu que le n°2 du Régime parle pour que sa parole devienne parole divine. Alors qu’on pensait que cette parole serait analysée, circonscrite, voilà que des représentants de l’opposition congolaise la rallient. Entre l’opposition et le Rwanda, y aurait-il entente cordiale? Le Député d’opposition réfugié dans une ambassade à Bujumbura aurait été alerté et exfiltré de son hôtel par des services spéciaux d’un pays voisin au courant du danger que ce compatriote aurait pu courir par ses va-et-vient entre Bujumbura et Kigali. Quand des membres de l’opposition parlent de relations suspectes avec le Rwanda, certains doivent balayer devant leur porte...».
C’est bien nos deux ministres qui doivent balayer devant leurs portes. Car hier encore depuis Kigali, ils avaient leurs entrées en y faisant des multiples va-et-vient. Le journal Le Soft a même eu ses heures et jours de gloire en étant diffusé depuis Kigali et faisant les éloges de Paul Kagame. En lieu et place d’attaquer bêtement les autres, mieux vaut se regarder dans son miroir. C’est ma mauvaise foi d’aujourd’hui et personne n’est obligé de me croire !