MOBUTU parle de l'authenticité...A écouter...

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Erick Ross
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Re: MOBUTU parle de l'authenticité...A écouter...

Message par Erick Ross »

Le 7 septembre 1997, l'ex-président du Zaïre décédait à Rabat, au Maroc, loin des siens. Cette mort en exil était l'épilogue d'une lente agonie. Quinze ans après, le jugement des Congolais oscille entre indulgence, regret d'un orgueil perdu et souvenir cauchemardesque d'une dictature à bout de souffle.

Quinze années déjà que sa dépouille, rongée par le cancer, s'en est allée reposer au fond d'une sépulture d'exil à Rabat, au Maroc. Quinze années pendant lesquelles son ombre, sa toque, ses lunettes fumées, sa canne sculptée, sa gestuelle et sa voix métallique n'auront cessé de hanter ses concitoyens. Beaucoup de Congolais ont avec celui qui les dirigea de 1965 à 1997 une relation qui s'apparente au syndrome de Stockholm. Il fut leur dictateur, mais ils ont fini, après sa disparition, par tout (ou presque) lui pardonner. De Mobutu, ils ont effacé l'image d'un homme assimilé dans le monde à l'archétype de la mal-gouvernance à l'africaine. Ils ont oublié le chaos sécuritaire des dix dernières années de son règne, la corruption, l'asphyxie économique, l'article 15, la police politique, les disparitions, l'agonie d'un pays saigné à blanc, pour ne retenir qu'une seule chose : la nostalgie d'un orgueil perdu.

Et il est vrai qu'au cours des décennies 1970 et 1980, à l'époque de l'« authenticité » et du boom du cuivre, de l'abacost et des pagnes obligatoires, de la rumba triomphante et des exploits des Léopards, les Zaïrois avaient la conviction de vivre dans un grand pays courtisé, différent des autres, dont le chef d'État savait s'imposer par sa seule présence lors des sommets internationaux. À eux que la colonisation avait infantilisés, Mobutu avait su donner une estime de soi, une manière d'être et de vivre, un soin à paraître reconnaissables entre tous. Il avait su cimenter le sentiment national en les faisant rêver sur leur richesse potentielle, lui qui martelait à longueur de discours que le Zaïre était un « scandale géologique ».

Indulgence

Bien sûr, tout cela n'était qu'un mirage, car l'éléphant aux pieds d'argile, dépecé de l'intérieur par cette catastrophe que fut la zaïrianisation, ne pouvait que s'effondrer, à l'image d'une armée de parade qui ne gagna aucune guerre mais dont le maréchal était si fier, avec ses Mirage et ses C-130 aux ventres aussi rebondis que ceux de ses généraux. De ces temps d'illusion, où il était permis de croire que l'on pouvait gagner sa vie sans travailler en multipliant les « coups » en haut comme en bas de l'échelle sociale, est pourtant née une identité qui a jusqu'ici résisté à la destruction de l'État.

De Mobutu à Kabila père, le Zaïre devenu Congo est passé de la captation de l'usufruit au bradage des actifs, sans que cesse la prédation mais sans que s'interrompe non plus le fil d'un rêve de grandeur que seul Mobutu avait donné l'impression de tutoyer. Constamment déçus de ce qu'ils sont, les Congolais vivent dans le rêve de ce qu'ils pourraient être. Griot cathodique, kitsch et mystique, un certain Sakombi Inongo l'avait bien compris, lui qui imagina de faire apparaître l'effigie subliminale du dernier « dinosaure » chaque soir en ouverture du journal télévisé, perché dans les nuages tel Dieu en son paradis. Nul doute que pour panser leur peine, entretenir leur don unique pour la survie et croire en leur revanche sur le destin, les Congolais aiment qu'on les berce d'espoir. C'est pour cela que, en dépit de tout, ils ont fini par regretter Mobutu, le magicien.

http://www.jeuneafrique.com/Articles/Do ... obutu.html
Jonas Balela-Pour l'amour de mon pays :

http://www.youtube.com/watch?v=RBIHCwBYELo
Erick Ross
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Re: MOBUTU parle de l'authenticité...A écouter...

Message par Erick Ross »

Les soeurs jumelles Bobi et Kosia ont été les dernières compagnes de Mobutu Sese Seko. Elles vivent toujours à Rabat, au Maroc. Et voyagent beaucoup.

Elles avaient son amour en partage. Quinze ans après sa disparition, elles sont, toutes les deux, comme il y a cinq ans, les initiatrices de la messe de requiem célébrée en son honneur à Rabat, au Maroc, le 7 septembre. Dernières compagnes officielles du maréchal Mobutu au moment de son décès, Bobi Ladawa, ex-maîtresse devenue épouse légitime en 1980, peu avant l'arrivée au Zaïre du pape Jean-Paul II, et Kosia entretiennent, à leur manière, la mémoire de celui qui fut l'homme de leur vie.

Requiem

Vraies jumelles et complices (elles ont fêté ensemble leur anniversaire le 3 septembre dernier à Bruxelles), jadis rivales, les deux soeurs avaient bien espéré que cette messe du souvenir serait célébrée cette année en RDC. Mais les désaccords entre les enfants encore vivants (deux sur neuf) de la toute première épouse du maréchal, Marie-Antoinette Gbiatene, décédée en 1977, et les leurs en ont décidé autrement. Sollicitées officiellement il y a quelques années déjà, les autorités congolaises avaient pourtant donné leur accord à la demande de rapatriement de la dépouille du maréchal.

Après l'intermède de la messe de requiem, les deux soeurs reprendront le cours de leur vie, en attendant les funérailles nationales qu'elles appellent de leurs voeux. L'occasion pour elles de revenir, enfin, dans leur pays, elles qui semblent avoir juré de ne pas y retourner sans la dépouille de leur illustre disparu. Pour l'heure, grandes voyageuses, Bobi Ladawa et Kosia passent leur vie entre Rabat, Faro (Portugal) où elles possèdent des propriétés, ainsi que Bruxelles (elles y ont de nombreux amis) et Paris, leur lieu de villégiature. Des déplacements qui, aux yeux de leurs détracteurs, accréditent la thèse d'une fortune dissimulée, qui n'est pour elles qu'un fantasme un temps utilisé comme arme politique par les adversaires du maréchal. « Elles n'ont pas de soucis, tonne ainsi Justine Kasa-Vubu, fille du premier président congolais. Elles se paient du bon temps en voyageant à travers le monde tandis que ma famille subit encore les conséquences de l'incurie de Mobutu. »

Il est vrai que les deux ex-compagnes ne sont pas à plaindre. Reconnue comme la veuve, Bobi Ladawa reçoit de l'État congolais une pension de 7 000 dollars mensuels. Auxquels s'ajoutent bien évidemment les restes d'une fortune familiale réputée, en son temps, colossale.

http://www.jeuneafrique.com/Articles/Do ... -trop.html
Jonas Balela-Pour l'amour de mon pays :

http://www.youtube.com/watch?v=RBIHCwBYELo
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