comment devient on pro? Cas de la France.
Posté : 21 juil. 2009, 11:22
Comment devient on pro ?
Depuis un certain moment, nous avons entendu énormément de critiques à l’égard des joueurs pro et locaux.
Pro veut dire professionnel comme c’est dit. Il s’agit donc d’une profession que l’on apprend dans un cursus de formation.
Actuellement en France, les enfants peuvent jouer en club dès l’âge de 5 ans. Ils sont alors pré débutants.
A 7 et 8 ans, ils sont Débutants. C’est ce que l’on appelle, l’EVEIL au football. Ici, il s’agit uniquement de laisser jouer les enfants dans des petits matchs à 5 contre 5 sans consignes particulières et normalement sans arbitre.
A 9 et 10 ans, ce sont les POUSSINS. Ils jouent à 7 contre 7 sur une moitié de terrain. C’est l’INITIATION au football. On joue alors généralement en 2 lignes (3 attaquants et 3 défenseurs plus le gardien)
A 11 et 12 ans, ce sont les BENJAMINS. Ils jouent à 9 contre 9 sur une moitié de terrain. On poursuit L’INITIATION au football. On découvre le jeu avec les 3 lignes (attaque, milieu, défense plus le gardien) (3-3-2 ; 3-2-3 sont les organisations les plus utilisées)
A partir de cet âge, on commence les DETECTIONS des meilleurs joueurs à travers tout le pays par secteurs géographiques.
Concrètement, il s’agit de passer au peigne fin, tous les enfants de cet âge. De repérer les meilleurs à cet âge déjà. Au niveau du DISTRICT puis au niveau de la REGION.
A partir de 13 ans, c’est le foot à 11 sur grand terrain.
CENTRE DE PREFORMATION
On a crée des centres de préformation (1 pour 2 ou 3 régions avec l’objectif d’en crée un par région) pour y travailler essentiellement la technique et la vitesse. On retient les 20 meilleurs joueurs de ce territoire après les nombreuses réunions de détection et les observations lors des matchs.
20 joueurs seulement seront finalement retenus pour intégrer pendant 2 ans ce centre où ils vont s’entrainer quotidiennement après les cours. Tout est payé par la fédération. (Equipements, nourriture, internat, scolarité…)
Pendant que ces enfants sont dans les centres, ils continuent à jouer pour leurs clubs respectifs le week-end. C’est vraiment une formation du joueur et non pas de l’équipe.
De la détection à la sélection
A 14 ans, on constitue dans chaque région, une sélection des 14 ans. En fin de saison, on joue la coupe des 14 ans dont la phase finale se tient à Clairefontaine devant toute la direction technique nationale. Tous les entraîneurs nationaux font partis de cette manifestation.
C’est l’occasion de détecter les meilleurs 14 ans du pays. C’est sur cette base que l’on fera la première sélection française. Celle des - 16 ans.
A la fin de leurs cursus des 2 ans, dans les centres de préformation, seuls les meilleurs gamins intègrent : LES CENTRES DE FORMATION DES EQUIPES PROFESSIONNELLES.
Les autres réintègrent le circuit amateur.
Tout club professionnel est tenu de disposer d’un centre de formation dans lequel il dispense une formation footballistique et scolaire ou technique.
Là on passe en général à 7 voire 8 entraînements par semaine.
Selon le type de contrat qu’ils signent, les enfants ont un statut.
Apprentis, Aspirants, Stagiaires, Stagiaires pro et enfin PROFESSIONNELS
Chaque année, un écrémage sévère est effectué et il n’y a aucune pitié pour se séparer d’un joueur. L’étau se resserre et il y a énormément d’échec.
La probabilité de signer finalement professionnel est très faible. Une discipline de fer y est exigée. (Ribéry fut viré du centre de formation de Lille parce qu’il était trop turbulent par exemple. Il s’est retrouvé dans le monde amateur et le fait qu’il soit devenu professionnel tient du miracle quasiment)
C’est une période de dur labeur avec beaucoup de privations.
Vous avez pu remarquer que c’est un apprentissage très long et semé d’embuches. Au bout de celui-ci, si quelqu’un arrive à signer pro, il mérite vraiment le respect. Il y a tant d’appelés au départ et à l’arrivée, seuls les plus forts signent et en très petite quantité.
REMARQUE SUR NOS JOUEURS LOCAUX.
Les enfants au pays jouent quasiment tous les jours après l’école. Ceux qui continuent jusqu’à intégrer un club en séniors ont également beaucoup de mérite sachant la situation catastrophique de notre sport au pays.
Nos joueurs en RDC jouent beaucoup. Ils s’entraînent environ 2 fois par jour. On peut aussi dire qu’ils sont pro. Ils méritent également le respect surtout avec les conditions que l’on connait.
La différence, c’est qu’ils n’ont pas eu de formation. Les entraînements sont succincts et n’obéissent pas à une programmation. (Une programmation annuelle, mensuelle, hebdomadaire et la séance d’entrainement dans un cycle bien précis)
Les joueurs se font quasiment tout seul parce que les infrastructures ne sont pas bonnes, les structures peu nombreuses, pas de championnat des jeunes, peu d’entraîneurs formés et/ou qui ne se recyclent pas. (En France, c’est obligatoire de se recycler sinon vous perdez votre diplôme. Le football change. Il est donc nécessaire de se tenir au courant de l’évolution des choses sinon vous êtes très vite dépassé. C’est pour cela que Garzito est revenu se recycler en France. N’en déplaise à Kabulo)
On a donc des joueurs en RDC avec beaucoup de lacunes au niveau tactique essentiellement.
Le cas des joueurs venant d’Afrique et qui signent pro.
C’est parce qu’ils ont des qualités : La vitesse gestuelle, le dribble et la tonicité notamment que l’on développe chez nous par l’adaptation que l’on doit faire face à la mauvaise qualité de nos terrains.
On joue dans le sable d’où : développement, de la proprioception, de la coordination, de l’explosivité) dans un mauvais gazon ou dans des terrains à dimension réduite, d’où : développement du dribble.
« Mais une grande lacune dans les passes longues notamment (Cas de V.CLUB contre Sétif où on s’évertue à tenter de passer dans l’axe. Pas de transversales, presque pas de centres, pas de tirs….) »
Quand en Europe, on se rend compte que vous avez ces qualités « diamant brut comme ils disent » ils prennent le temps nécessaire pour que le joueur s’adapte surtout tactiquement (là où on est très en retard) C’est pour cela que quand nos joueurs arrivent en Europe, ils ne jouent pas tout de suite. Ils leurs faut un temps d’adaptation qui sera plus ou moins long pour assimiler l’autre football.
Voilà ma petite contribution sur nos joueurs car j’aime les footballeurs et cela me peine quand certains attaquent les pro. Comme quand d’autres s’en prennent aux locaux. Le chemin pour arriver là ou ils sont est difficile.
N’opposons pas les 2 au risque de subir ce qui arrive aux Marocains actuellement. Contribuons à améliorer notre football avec toutes nos forces vives.
J’attends de connaitre ce qui se passe aussi ailleurs. Ce petit exposé qui est une petite part de la politique technique française peut, je crois inspirer certains dans notre chère fédé, dans nos clubs mais surtout dans notre direction technique nationale.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.
Depuis un certain moment, nous avons entendu énormément de critiques à l’égard des joueurs pro et locaux.
Pro veut dire professionnel comme c’est dit. Il s’agit donc d’une profession que l’on apprend dans un cursus de formation.
Actuellement en France, les enfants peuvent jouer en club dès l’âge de 5 ans. Ils sont alors pré débutants.
A 7 et 8 ans, ils sont Débutants. C’est ce que l’on appelle, l’EVEIL au football. Ici, il s’agit uniquement de laisser jouer les enfants dans des petits matchs à 5 contre 5 sans consignes particulières et normalement sans arbitre.
A 9 et 10 ans, ce sont les POUSSINS. Ils jouent à 7 contre 7 sur une moitié de terrain. C’est l’INITIATION au football. On joue alors généralement en 2 lignes (3 attaquants et 3 défenseurs plus le gardien)
A 11 et 12 ans, ce sont les BENJAMINS. Ils jouent à 9 contre 9 sur une moitié de terrain. On poursuit L’INITIATION au football. On découvre le jeu avec les 3 lignes (attaque, milieu, défense plus le gardien) (3-3-2 ; 3-2-3 sont les organisations les plus utilisées)
A partir de cet âge, on commence les DETECTIONS des meilleurs joueurs à travers tout le pays par secteurs géographiques.
Concrètement, il s’agit de passer au peigne fin, tous les enfants de cet âge. De repérer les meilleurs à cet âge déjà. Au niveau du DISTRICT puis au niveau de la REGION.
A partir de 13 ans, c’est le foot à 11 sur grand terrain.
CENTRE DE PREFORMATION
On a crée des centres de préformation (1 pour 2 ou 3 régions avec l’objectif d’en crée un par région) pour y travailler essentiellement la technique et la vitesse. On retient les 20 meilleurs joueurs de ce territoire après les nombreuses réunions de détection et les observations lors des matchs.
20 joueurs seulement seront finalement retenus pour intégrer pendant 2 ans ce centre où ils vont s’entrainer quotidiennement après les cours. Tout est payé par la fédération. (Equipements, nourriture, internat, scolarité…)
Pendant que ces enfants sont dans les centres, ils continuent à jouer pour leurs clubs respectifs le week-end. C’est vraiment une formation du joueur et non pas de l’équipe.
De la détection à la sélection
A 14 ans, on constitue dans chaque région, une sélection des 14 ans. En fin de saison, on joue la coupe des 14 ans dont la phase finale se tient à Clairefontaine devant toute la direction technique nationale. Tous les entraîneurs nationaux font partis de cette manifestation.
C’est l’occasion de détecter les meilleurs 14 ans du pays. C’est sur cette base que l’on fera la première sélection française. Celle des - 16 ans.
A la fin de leurs cursus des 2 ans, dans les centres de préformation, seuls les meilleurs gamins intègrent : LES CENTRES DE FORMATION DES EQUIPES PROFESSIONNELLES.
Les autres réintègrent le circuit amateur.
Tout club professionnel est tenu de disposer d’un centre de formation dans lequel il dispense une formation footballistique et scolaire ou technique.
Là on passe en général à 7 voire 8 entraînements par semaine.
Selon le type de contrat qu’ils signent, les enfants ont un statut.
Apprentis, Aspirants, Stagiaires, Stagiaires pro et enfin PROFESSIONNELS
Chaque année, un écrémage sévère est effectué et il n’y a aucune pitié pour se séparer d’un joueur. L’étau se resserre et il y a énormément d’échec.
La probabilité de signer finalement professionnel est très faible. Une discipline de fer y est exigée. (Ribéry fut viré du centre de formation de Lille parce qu’il était trop turbulent par exemple. Il s’est retrouvé dans le monde amateur et le fait qu’il soit devenu professionnel tient du miracle quasiment)
C’est une période de dur labeur avec beaucoup de privations.
Vous avez pu remarquer que c’est un apprentissage très long et semé d’embuches. Au bout de celui-ci, si quelqu’un arrive à signer pro, il mérite vraiment le respect. Il y a tant d’appelés au départ et à l’arrivée, seuls les plus forts signent et en très petite quantité.
REMARQUE SUR NOS JOUEURS LOCAUX.
Les enfants au pays jouent quasiment tous les jours après l’école. Ceux qui continuent jusqu’à intégrer un club en séniors ont également beaucoup de mérite sachant la situation catastrophique de notre sport au pays.
Nos joueurs en RDC jouent beaucoup. Ils s’entraînent environ 2 fois par jour. On peut aussi dire qu’ils sont pro. Ils méritent également le respect surtout avec les conditions que l’on connait.
La différence, c’est qu’ils n’ont pas eu de formation. Les entraînements sont succincts et n’obéissent pas à une programmation. (Une programmation annuelle, mensuelle, hebdomadaire et la séance d’entrainement dans un cycle bien précis)
Les joueurs se font quasiment tout seul parce que les infrastructures ne sont pas bonnes, les structures peu nombreuses, pas de championnat des jeunes, peu d’entraîneurs formés et/ou qui ne se recyclent pas. (En France, c’est obligatoire de se recycler sinon vous perdez votre diplôme. Le football change. Il est donc nécessaire de se tenir au courant de l’évolution des choses sinon vous êtes très vite dépassé. C’est pour cela que Garzito est revenu se recycler en France. N’en déplaise à Kabulo)
On a donc des joueurs en RDC avec beaucoup de lacunes au niveau tactique essentiellement.
Le cas des joueurs venant d’Afrique et qui signent pro.
C’est parce qu’ils ont des qualités : La vitesse gestuelle, le dribble et la tonicité notamment que l’on développe chez nous par l’adaptation que l’on doit faire face à la mauvaise qualité de nos terrains.
On joue dans le sable d’où : développement, de la proprioception, de la coordination, de l’explosivité) dans un mauvais gazon ou dans des terrains à dimension réduite, d’où : développement du dribble.
« Mais une grande lacune dans les passes longues notamment (Cas de V.CLUB contre Sétif où on s’évertue à tenter de passer dans l’axe. Pas de transversales, presque pas de centres, pas de tirs….) »
Quand en Europe, on se rend compte que vous avez ces qualités « diamant brut comme ils disent » ils prennent le temps nécessaire pour que le joueur s’adapte surtout tactiquement (là où on est très en retard) C’est pour cela que quand nos joueurs arrivent en Europe, ils ne jouent pas tout de suite. Ils leurs faut un temps d’adaptation qui sera plus ou moins long pour assimiler l’autre football.
Voilà ma petite contribution sur nos joueurs car j’aime les footballeurs et cela me peine quand certains attaquent les pro. Comme quand d’autres s’en prennent aux locaux. Le chemin pour arriver là ou ils sont est difficile.
N’opposons pas les 2 au risque de subir ce qui arrive aux Marocains actuellement. Contribuons à améliorer notre football avec toutes nos forces vives.
J’attends de connaitre ce qui se passe aussi ailleurs. Ce petit exposé qui est une petite part de la politique technique française peut, je crois inspirer certains dans notre chère fédé, dans nos clubs mais surtout dans notre direction technique nationale.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.