AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

Suivi des clubs congolais dans les différents championnats africains des clubs.
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AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

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but de Sinkala pour Mazembe.
Nazala en forme Nazala en forme te nakoki kozanga leopardsfoot te!!!
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Re: AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

Message par Erka »

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Re: AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

Message par BXL »

Patrick Ilongo saddam :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: Quel Match !!!!
Nazala en forme Nazala en forme te nakoki kozanga leopardsfoot te!!!
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Re: AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

Message par Erka »

Le match en entier...
http://www.youtube.com/watch?v=-z74hqAb ... ture=g-u-u

Rien à voir avec les images de la RTNC, Digital ou Nyota dont les directs sont filmés à partir de caméras sous marines :mrgreen:

Au fait Francis Kalombo qui était à Karthoum a quelles fonctions chez Mazembe, porte mallette de Katumbi, simple supporter ou autre chose?
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Re: AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

Message par BXL »

http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... oRNkdHjLpo
Encore et toujours l'ancien avatar de Kompa :evil: :evil: :evil: :evil: :evil:
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Message par Ilunga »

http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html




Football : Le Mazembe, trop puissant
LE MONDE SPORT ET FORME | 11.05.2012 à 14h03 • Mis à jour le 14.05.2012 à 07h05

Par Mustapha Kessous

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Ce jour-là, Dieu porte un maillot blanc et noir. Il est partout : dans les têtes, dans les cœurs, dans les crampons, dans la sueur des garçons du Mazembe Englebert, club de football vénéré du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). Partout. Dans quelques secondes, l'esprit saint va souffler dans les vestiaires. Silence... Les cris d'encouragement ne résonnent plus dans cette banale pièce blanche. Les joueurs, le président, le staff et même les rares journalistes présents s'enlacent : c'est le moment de prier. Chacun récite son divin credo en français, en anglais, en swahili et murmure : "Seigneur, l'heure est arrivée, restez devant nous, emmenez-nous au trône, à la victoire pour toujours."

Dans ce couloir sombre qui mène au terrain synthétique en triste état, les onze élus pour ce match chantent une douce mélodie, celle que l'on pourrait entendre dans une église de gospel. Encore une prière à la gloire du Tout-Puissant. D'ailleurs, le Mazembe se fait aussi appeler "Tout-Puissant". Avec ce club, une rencontre de football, c'est comme aller à la messe. Dans les gradins, ce 8 avril, jour de Pâques, des dizaines de supporteurs tiennent un rameau à la main ou une bougie. Des milliers d'autres tendent les bras vers le ciel comme s'ils voulaient caresser les nuages gris de Lubumbashi, capitale de la province du Katanga, la ville du Tout Puissant Mazembe Englebert (TPM). Dieu est partout.

Il va sourire à cette équipe pendant quatre-vingt-dix minutes. Avec le TPM, il n'y a pas de miracle - que du football. Le score ? Six à rien contre les Zambiens du Power Dynamo en match retour des 16es de finale de la Ligue des champions africaine. Avec le Mazembe, il n'y a pas de miracle, mais ses supporteurs voient des signes à chaque recoin du modeste stade Frédéric-Kibassa-Maliba. Ils célèbrent la résurrection du Christ et celle du TPM, ou plus précisément le retour de cette prestigieuse compétition du continent sur son terrain. Car le Mazembe en avait été exclu, en mai 2011, par la Confédération africaine de football (CAF), pour avoir aligné un joueur non qualifié pour cette épreuve (la FIFA vient de reconnaître que cette exclusion n'était pas justifiée). Alors, qui aurait voulu manquer ces retrouvailles ? Quelque vingt-deux mille personnes - pour une arène de dix-sept mille places - s'entassent, se compressent contre les murets ou les barbelés qui séparent les tribunes.

L'ambiance est surnaturelle, la musique et les tam-tams transcendent les esprits. On danse, on chante sous une chaleur étouffante. Quand l'équipe marque, le public fredonne des "touba ugwé" ("tuez-les, tuez le match") en mimant avec sa main - et avec le sourire - un égorgement. Et, quand l'équipe gagne, les groupes de supporteurs se retrouvent dans la résidence du président du club pour continuer à chanter et à danser avec les joueurs. Samedi 12 mai, l'équipe congolaise se déplace au Soudan pour y affronter le club d'Al-Merreikh, en match retour des 8es de finale de la Ligue des champions. A l'aller, le TPM s'est imposé 2-0.

Dans cette partie de la RDC, le Mazembe - qui signifie "corbeau" - a quelque chose de magique, de mystique. Chuchoter son nom, croiser les joueurs, apercevoir la silhouette du président, c'est déclencher l'hystérie. "Chez nous, les supporteurs, on les appelle les 'fanatiques', sourit Lamine Ndiaye, l'entraîneur sénégalais du club. Le mot est bien trouvé. Le Mazembe, c'est pire que la religion." "Il n'y a rien d'autre que Mazembe, c'est le début et la fin, lâche Joseph Bamono, la vingtaine, membre des cent pour cent, le groupe de supporteurs le plus fervent. Je peux sacrifier ma vie pour le club, je l'aime plus que ma femme." Ne dit-on pas, à Lubumbashi, qu'"on peut changer de femme mais pas de club" ?

Le Mazembe, c'est un palmarès vertigineux, avec comme point d'orgue une place de finaliste, en 2010, de la Coupe du monde des clubs. C'était la première fois qu'une formation non européenne ou sud-américaine atteignait la finale de cette compétition qui met aux prises les meilleures équipes de chaque continent. Le TPM s'était incliné face à l'Inter Milan (3-0).

Comment un club d'un pays où plus de 71 % des habitants vivent avec moins de 1 dollar par jour, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), peut autant briller ? Le Tout-Puissant ne peut pas être le seul responsable. Le salut du Mazembe vient d'un homme considéré comme un "demi-dieu" : Moïse Katumbi Chapwe, richissime président du club depuis 1997. "Il porte bien son prénom, assure Willy Mugongo, coach adjoint des moins de 20 ans. C'est notre sauveur. Il a mis beaucoup d'argent dans le club."

"Le Mazembe, c'est le Manchester City de l'Afrique", lance Hervé Renard, l'entraîneur français de la Zambie, qui a remporté à la surprise générale la Coupe d'Afrique des nations, en février, aux dépens des stars ivoiriennes. Cinq titulaires des champions d'Afrique jouent chez les Corbeaux. "Je n'ai pas cessé de mettre ma fortune personnelle dans le club, explique Moïse Katumbi. Mais je l'ai toujours dit : le jour où je n'aurai plus les moyens, il faudra aller chercher un autre dirigeant." Moïse Katumbi a toujours connu ce club. Son grand frère en a été le patron dans les années 1980. "A cette époque, le budget du TPM était de 700 000 euros ; aujourd'hui, nous sommes à 8 millions d'euros", dit-il en s'étonnant. Il fait désormais partie du Top 10 des clubs les plus riches d'Afrique. "Avant, les footballeurs jouaient pour l'amour du ballon, se souvient-il. On leur donnait un Coca. Aujourd'hui, l'Europe a contaminé l'Afrique, et le foot ce n'est que du business."

Moïse Katumbi, 47 ans, est un homme à la voix douce. On le surnomme le "métis de la brousse" : il est le fils d'une mère congolaise et d'un père grec juif, qui avait dû fuir l'Europe antisémite dans les années 1940. Il a fait fortune dans la pêche et sur les restes de la Gécamines, ancienne vache à lait de l'industrie minière belge au temps où la RDC s'appelait le Congo belge. Il est aussi le gouverneur adulé du Katanga, cette province riche en cuivre, presque aussi grande que la France métropolitaine et qui a représenté, en 2010, 26 % du PIB de la RDC. Il a été élu, en janvier, membre de l'influente commission stratégique de la FIFA.

Quand Moïse marche dans les rues propres de sa ville, les gens s'écartent. Quand il rejoint sa place au stade, toute la tribune officielle se lève. Avant chaque match, il fait son tour d'honneur autour de la pelouse, acclamé, habillé de blanc et d'un chapeau noir. On l'appelle aussi "le chef", "papa Moïse". Il distribue des billets à la population comme d'autres serreraient des mains. Il finance des écoles, des morgues, des hospices... Et, pour les victoires de son équipe, il accorde des primes à cinq zéros. "Je l'ai même vu offrir des Porsche à des joueurs, lance Lamine Ndiaye. Un jour, notre avion de ligne était en retard, il en a acheté un. Il nous donne les moyens pour réussir. " Un Mac Douglas MD-80, acheté aux Etats-Unis en 2011, repeint aux couleurs de l'équipe et sur lequel on peut lire : "In God we trust" ("En Dieu nous croyons").

Le club a aussi mis en place une académie où les moins de 20 ans doivent jouer... pieds nus et sans gardien. "C'est pour leur apprendre la maîtrise du ballon et le replacement défensif", explique Régis Laguesse, son responsable français. Dans quelques semaines, le TPM devrait inaugurer son propre stade, dans le quartier populaire et historique du Mazembe, près de l'église où il a été fondé en 1939 par les moines bénédictins. Une arène de dix-huit mille places à l'anglaise avec la dernière génération de pelouse artificielle. Il y aura aussi un centre de remise en forme pour les joueurs, une banque, une boutique, un hôtel et un supermarché ! "J'aurais pu être milliardaire si je n'avais pas investi presque la totalité de ma fortune dans le club, assure le président. Nous sommes une famille africaine. Mon père me disait qu'on est riche quand on partage. "

D'ailleurs, à la rentrée, il ne se représentera pas au poste de gouverneur qu'il occupe depuis 2006, préférant se consacrer à nouveau aux affaires. "C'est un mécène qui finance aussi les autres clubs du pays, précise Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football. Le Mazembe, c'est le renouveau du foot de notre nation." Depuis 1974 et sa participation à la Coupe du monde, en Allemagne de l'Ouest, le football congolais (qu'on nommait alors zaïrois) était dans le coma. La faute aux années Mobutu et à la guerre civile. "Aujourd'hui, le Mazembe incarne l'unité nationale", assure Félix Kabange, le ministre des sports du Katanga.

Les joueurs sont payés jusqu'à 25 000 dollars par mois, leurs maisons leur sont parfois offertes. Le club possède une trentaine de garçons sous contrat. Des footballeurs africains ont même quitté des clubs européens pour venir jouer au Mazembe. La star de l'équipe, Trésor Mputu, 26 ans, assure ne pas vouloir lâcher son équipe même si des clubs comme Arsenal lui ont fait les yeux doux. "J'appartiens à Moïse", lance Trésor. "On n'a pas de taxe à payer, il ne fait pas froid, il n'y a pas de racisme", ajoute le milieu Pamphile Kazembe. "J'aurais préféré que mes joueurs aillent en Europe, ils le méritent, rétorque Hervé Renard. Je comprends : ils sont bien au Mazembe, mais c'est un manque d'ambition."

"Ce club est un exemple pour toute l'Afrique, affirme Claude Le Roy, l'entraîneur de la RDC, qui compte six joueurs du Mazembe dans sa sélection. Il prépare des joueurs, des hommes. Il y a un suivi scolaire pour les enfants. Il y a un vrai projet sportif, social et humain. Je n'aurais jamais imaginé voir un club aussi structuré en Afrique noire. " Et tout ça sans l'intervention d'un sorcier blanc. Depuis 2010, l'encadrement de l'équipe professionnelle est africain, à l'exception du préparateur physique, un jeune Français. En tête du championnat, l'équipe est invaincue chez elle depuis deux saisons. Et, depuis quelques semaines, l'ancien numéro deux de la FIFA, Jérôme Champagne, conseille le club pour l'aider à se développer à l'international.

Aujourd'hui, les Corbeaux sont craints en Afrique. "Une fois, au Nigeria, on a mis du poivre dans le lit des joueurs, raconte Carine Katumbi, l'épouse du président. Et, toute la nuit, des prostituées ont frappé aux portes. " Alors, parfois, pour éviter de voir des filles de joie perturber les nuits d'avant-match, le staff envoie des... supporteurs à l'hôtel où sont supposés dormir les joueurs. "Ils se font passer pour eux, explique Moïse Katumbi, et nos garçons sont envoyés dans un autre hôtel, où on les fait passer pour des prêtres ou des députés."

D'autres équipes cherchent à les battre en utilisant la magie noire. Jusqu'en 2003, le club possédait un "comité de recherche" censé trouver "le meilleur féticheur au monde". Il y a eu "la Mama" qui suivait l'équipe - même dans les hôtels - avec son... crocodile. Il y a eu Mormor, un sorcier qui demandait 1 500 dollars - voire plus. Dans le stade du Mazembe, certains supporteurs se baladent avec des poignards pour conjurer le mauvais sort... Un jour, lors d'un match, le gardien ne cesse d'encaisser des buts : il n'arrive plus à sauter. A la mi-temps, le président va le voir et se rend compte qu'il porte une ceinture "magique" en plomb de cinq kilos. "Je lui ai dit d'enlever ça. Il m'a répondu qu'il allait alors mourir, raconte M. Katumbi, fervent catholique. J'ai fait interdire tout cela."

"Mais Moïse a des révélations, lance, convaincu, le milieu de terrain Pamphile Kazembe. Un jour, il a dit à quelqu'un qu'il allait marquer après la pluie, et ça s'est produit. Ses prédictions sont toujours justes." Le Mazembe est décidément tout puissant.

Mustapha Kessous

Dates
1939 Fondation du FC Saint-Georges, rebaptisé au fil du temps Saint-Paul FC, FC Englebert (la marque de pneus qui sponsorisait le club à la fin des années 1940), puis Tout Puissant Mazembe Englebert.
1967, 1968, 2009, 2010 Remporte la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF).
2010 Finaliste de la Coupe du monde des clubs.
2010 et 2011 Remporte deux Supercoupes de la CAF.
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Football : Le Mazembe, trop puissant
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Par Mustapha Kessous

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Ce jour-là, Dieu porte un maillot blanc et noir. Il est partout : dans les têtes, dans les cœurs, dans les crampons, dans la sueur des garçons du Mazembe Englebert, club de football vénéré du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). Partout. Dans quelques secondes, l'esprit saint va souffler dans les vestiaires. Silence... Les cris d'encouragement ne résonnent plus dans cette banale pièce blanche. Les joueurs, le président, le staff et même les rares journalistes présents s'enlacent : c'est le moment de prier. Chacun récite son divin credo en français, en anglais, en swahili et murmure : "Seigneur, l'heure est arrivée, restez devant nous, emmenez-nous au trône, à la victoire pour toujours."

Dans ce couloir sombre qui mène au terrain synthétique en triste état, les onze élus pour ce match chantent une douce mélodie, celle que l'on pourrait entendre dans une église de gospel. Encore une prière à la gloire du Tout-Puissant. D'ailleurs, le Mazembe se fait aussi appeler "Tout-Puissant". Avec ce club, une rencontre de football, c'est comme aller à la messe. Dans les gradins, ce 8 avril, jour de Pâques, des dizaines de supporteurs tiennent un rameau à la main ou une bougie. Des milliers d'autres tendent les bras vers le ciel comme s'ils voulaient caresser les nuages gris de Lubumbashi, capitale de la province du Katanga, la ville du Tout Puissant Mazembe Englebert (TPM). Dieu est partout.

Il va sourire à cette équipe pendant quatre-vingt-dix minutes. Avec le TPM, il n'y a pas de miracle - que du football. Le score ? Six à rien contre les Zambiens du Power Dynamo en match retour des 16es de finale de la Ligue des champions africaine. Avec le Mazembe, il n'y a pas de miracle, mais ses supporteurs voient des signes à chaque recoin du modeste stade Frédéric-Kibassa-Maliba. Ils célèbrent la résurrection du Christ et celle du TPM, ou plus précisément le retour de cette prestigieuse compétition du continent sur son terrain. Car le Mazembe en avait été exclu, en mai 2011, par la Confédération africaine de football (CAF), pour avoir aligné un joueur non qualifié pour cette épreuve (la FIFA vient de reconnaître que cette exclusion n'était pas justifiée). Alors, qui aurait voulu manquer ces retrouvailles ? Quelque vingt-deux mille personnes - pour une arène de dix-sept mille places - s'entassent, se compressent contre les murets ou les barbelés qui séparent les tribunes.

L'ambiance est surnaturelle, la musique et les tam-tams transcendent les esprits. On danse, on chante sous une chaleur étouffante. Quand l'équipe marque, le public fredonne des "touba ugwé" ("tuez-les, tuez le match") en mimant avec sa main - et avec le sourire - un égorgement. Et, quand l'équipe gagne, les groupes de supporteurs se retrouvent dans la résidence du président du club pour continuer à chanter et à danser avec les joueurs. Samedi 12 mai, l'équipe congolaise se déplace au Soudan pour y affronter le club d'Al-Merreikh, en match retour des 8es de finale de la Ligue des champions. A l'aller, le TPM s'est imposé 2-0.

Dans cette partie de la RDC, le Mazembe - qui signifie "corbeau" - a quelque chose de magique, de mystique. Chuchoter son nom, croiser les joueurs, apercevoir la silhouette du président, c'est déclencher l'hystérie. "Chez nous, les supporteurs, on les appelle les 'fanatiques', sourit Lamine Ndiaye, l'entraîneur sénégalais du club. Le mot est bien trouvé. Le Mazembe, c'est pire que la religion." "Il n'y a rien d'autre que Mazembe, c'est le début et la fin, lâche Joseph Bamono, la vingtaine, membre des cent pour cent, le groupe de supporteurs le plus fervent. Je peux sacrifier ma vie pour le club, je l'aime plus que ma femme." Ne dit-on pas, à Lubumbashi, qu'"on peut changer de femme mais pas de club" ?

Le Mazembe, c'est un palmarès vertigineux, avec comme point d'orgue une place de finaliste, en 2010, de la Coupe du monde des clubs. C'était la première fois qu'une formation non européenne ou sud-américaine atteignait la finale de cette compétition qui met aux prises les meilleures équipes de chaque continent. Le TPM s'était incliné face à l'Inter Milan (3-0).

Comment un club d'un pays où plus de 71 % des habitants vivent avec moins de 1 dollar par jour, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), peut autant briller ? Le Tout-Puissant ne peut pas être le seul responsable. Le salut du Mazembe vient d'un homme considéré comme un "demi-dieu" : Moïse Katumbi Chapwe, richissime président du club depuis 1997. "Il porte bien son prénom, assure Willy Mugongo, coach adjoint des moins de 20 ans. C'est notre sauveur. Il a mis beaucoup d'argent dans le club."

"Le Mazembe, c'est le Manchester City de l'Afrique", lance Hervé Renard, l'entraîneur français de la Zambie, qui a remporté à la surprise générale la Coupe d'Afrique des nations, en février, aux dépens des stars ivoiriennes. Cinq titulaires des champions d'Afrique jouent chez les Corbeaux. "Je n'ai pas cessé de mettre ma fortune personnelle dans le club, explique Moïse Katumbi. Mais je l'ai toujours dit : le jour où je n'aurai plus les moyens, il faudra aller chercher un autre dirigeant." Moïse Katumbi a toujours connu ce club. Son grand frère en a été le patron dans les années 1980. "A cette époque, le budget du TPM était de 700 000 euros ; aujourd'hui, nous sommes à 8 millions d'euros", dit-il en s'étonnant. Il fait désormais partie du Top 10 des clubs les plus riches d'Afrique. "Avant, les footballeurs jouaient pour l'amour du ballon, se souvient-il. On leur donnait un Coca. Aujourd'hui, l'Europe a contaminé l'Afrique, et le foot ce n'est que du business."

Moïse Katumbi, 47 ans, est un homme à la voix douce. On le surnomme le "métis de la brousse" : il est le fils d'une mère congolaise et d'un père grec juif, qui avait dû fuir l'Europe antisémite dans les années 1940. Il a fait fortune dans la pêche et sur les restes de la Gécamines, ancienne vache à lait de l'industrie minière belge au temps où la RDC s'appelait le Congo belge. Il est aussi le gouverneur adulé du Katanga, cette province riche en cuivre, presque aussi grande que la France métropolitaine et qui a représenté, en 2010, 26 % du PIB de la RDC. Il a été élu, en janvier, membre de l'influente commission stratégique de la FIFA.

Quand Moïse marche dans les rues propres de sa ville, les gens s'écartent. Quand il rejoint sa place au stade, toute la tribune officielle se lève. Avant chaque match, il fait son tour d'honneur autour de la pelouse, acclamé, habillé de blanc et d'un chapeau noir. On l'appelle aussi "le chef", "papa Moïse". Il distribue des billets à la population comme d'autres serreraient des mains. Il finance des écoles, des morgues, des hospices... Et, pour les victoires de son équipe, il accorde des primes à cinq zéros. "Je l'ai même vu offrir des Porsche à des joueurs, lance Lamine Ndiaye. Un jour, notre avion de ligne était en retard, il en a acheté un. Il nous donne les moyens pour réussir. " Un Mac Douglas MD-80, acheté aux Etats-Unis en 2011, repeint aux couleurs de l'équipe et sur lequel on peut lire : "In God we trust" ("En Dieu nous croyons").

Le club a aussi mis en place une académie où les moins de 20 ans doivent jouer... pieds nus et sans gardien. "C'est pour leur apprendre la maîtrise du ballon et le replacement défensif", explique Régis Laguesse, son responsable français. Dans quelques semaines, le TPM devrait inaugurer son propre stade, dans le quartier populaire et historique du Mazembe, près de l'église où il a été fondé en 1939 par les moines bénédictins. Une arène de dix-huit mille places à l'anglaise avec la dernière génération de pelouse artificielle. Il y aura aussi un centre de remise en forme pour les joueurs, une banque, une boutique, un hôtel et un supermarché ! "J'aurais pu être milliardaire si je n'avais pas investi presque la totalité de ma fortune dans le club, assure le président. Nous sommes une famille africaine. Mon père me disait qu'on est riche quand on partage. "

D'ailleurs, à la rentrée, il ne se représentera pas au poste de gouverneur qu'il occupe depuis 2006, préférant se consacrer à nouveau aux affaires. "C'est un mécène qui finance aussi les autres clubs du pays, précise Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football. Le Mazembe, c'est le renouveau du foot de notre nation." Depuis 1974 et sa participation à la Coupe du monde, en Allemagne de l'Ouest, le football congolais (qu'on nommait alors zaïrois) était dans le coma. La faute aux années Mobutu et à la guerre civile. "Aujourd'hui, le Mazembe incarne l'unité nationale", assure Félix Kabange, le ministre des sports du Katanga.

Les joueurs sont payés jusqu'à 25 000 dollars par mois, leurs maisons leur sont parfois offertes. Le club possède une trentaine de garçons sous contrat. Des footballeurs africains ont même quitté des clubs européens pour venir jouer au Mazembe. La star de l'équipe, Trésor Mputu, 26 ans, assure ne pas vouloir lâcher son équipe même si des clubs comme Arsenal lui ont fait les yeux doux. "J'appartiens à Moïse", lance Trésor. "On n'a pas de taxe à payer, il ne fait pas froid, il n'y a pas de racisme", ajoute le milieu Pamphile Kazembe. "J'aurais préféré que mes joueurs aillent en Europe, ils le méritent, rétorque Hervé Renard. Je comprends : ils sont bien au Mazembe, mais c'est un manque d'ambition."

"Ce club est un exemple pour toute l'Afrique, affirme Claude Le Roy, l'entraîneur de la RDC, qui compte six joueurs du Mazembe dans sa sélection. Il prépare des joueurs, des hommes. Il y a un suivi scolaire pour les enfants. Il y a un vrai projet sportif, social et humain. Je n'aurais jamais imaginé voir un club aussi structuré en Afrique noire. " Et tout ça sans l'intervention d'un sorcier blanc. Depuis 2010, l'encadrement de l'équipe professionnelle est africain, à l'exception du préparateur physique, un jeune Français. En tête du championnat, l'équipe est invaincue chez elle depuis deux saisons. Et, depuis quelques semaines, l'ancien numéro deux de la FIFA, Jérôme Champagne, conseille le club pour l'aider à se développer à l'international.

Aujourd'hui, les Corbeaux sont craints en Afrique. "Une fois, au Nigeria, on a mis du poivre dans le lit des joueurs, raconte Carine Katumbi, l'épouse du président. Et, toute la nuit, des prostituées ont frappé aux portes. " Alors, parfois, pour éviter de voir des filles de joie perturber les nuits d'avant-match, le staff envoie des... supporteurs à l'hôtel où sont supposés dormir les joueurs. "Ils se font passer pour eux, explique Moïse Katumbi, et nos garçons sont envoyés dans un autre hôtel, où on les fait passer pour des prêtres ou des députés."

D'autres équipes cherchent à les battre en utilisant la magie noire. Jusqu'en 2003, le club possédait un "comité de recherche" censé trouver "le meilleur féticheur au monde". Il y a eu "la Mama" qui suivait l'équipe - même dans les hôtels - avec son... crocodile. Il y a eu Mormor, un sorcier qui demandait 1 500 dollars - voire plus. Dans le stade du Mazembe, certains supporteurs se baladent avec des poignards pour conjurer le mauvais sort... Un jour, lors d'un match, le gardien ne cesse d'encaisser des buts : il n'arrive plus à sauter. A la mi-temps, le président va le voir et se rend compte qu'il porte une ceinture "magique" en plomb de cinq kilos. "Je lui ai dit d'enlever ça. Il m'a répondu qu'il allait alors mourir, raconte M. Katumbi, fervent catholique. J'ai fait interdire tout cela."

"Mais Moïse a des révélations, lance, convaincu, le milieu de terrain Pamphile Kazembe. Un jour, il a dit à quelqu'un qu'il allait marquer après la pluie, et ça s'est produit. Ses prédictions sont toujours justes." Le Mazembe est décidément tout puissant.

Mustapha Kessous

Dates
1939 Fondation du FC Saint-Georges, rebaptisé au fil du temps Saint-Paul FC, FC Englebert (la marque de pneus qui sponsorisait le club à la fin des années 1940), puis Tout Puissant Mazembe Englebert.
1967, 1968, 2009, 2010 Remporte la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF).
2010 Finaliste de la Coupe du monde des clubs.
2010 et 2011 Remporte deux Supercoupes de la CAF.
:bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: YOKA BISOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
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ASO Chlef (ALG) - Al Hilal (SOU) (1-1) 1-1, 4-2 tab (samedi)
AFAD Djékanou (CIV) - Etoile Sahel (TUN) (1-4) 1-0
El Merreikh (SOU) - TP Mazembe (RDC) (0-2) 1-1
Sunshine Stars (NGA) - Djoliba (MLI) (1-1) 1-0 (dimanche)
Dynamos (ZIM) - Espérance Tunis (TUN) (0-6) 1-1
Coton Sport Garoua (CMR) - Berekum Chelsea (GHA) (0-0) 1-2
Zamalek (EGY) - MAS Fès (MAR) (2-0) 2-0
Al Ahly (EGY) - Stade Malien (MLI) (0-1) (lundi)
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Re: AL MERREIKH vs TP Mazembe 1-1

Message par Erka »

Je ne suis pas Mobutiste, force est de constater que les plus belles pages de notre football ont été construites sous l’ère du Papa «Marechare». Ce ministre provincial, tiens son titre lui sied bien, se doit bien de connaître le football de son pays. Aujourd’hui nous avons un championnat se jouant avec un seul véritable club.

Alors comme ça la fameuse pelouse synthétique d’Omari à L’Shi se meurt?
Président du LUZOLA, association des Luvumbistes et des Distelistes convaincus
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