MBOKANI : LA TUILE… ET LE MALHEUREUX PARADOXE

Par Muko
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Sévèrement touché aux ischios-jambiers contre Burnley samedi dernier, l’attaquant d’Hull City Dieumerci Mbokani sera absent « pour moins six semaines » selon un communiqué de son club. Une sale nouvelle dont l’international Congolais, qui vit une deuxième saison très frustrante en Premier League, n’avait vraiment pas besoin…

AUCUN BUT EN PREMIER LEAGUE CETTE SAISON…

Indésirable au Dynamo Kiev, notamment en raison de relations délicates avec l’entraîneur Sergueï Rebrov et le président Igor Surkis, Dieumerci Mbokani est arrivé en prêt dans le Yorkshire il y a 6 mois, dans les dernières heures du mercato estival. Auteur d’une saison satisfaisante avec Norwich en 2015-2016 (7 buts et 2 passes décisives en 29 matchs), l’international Congolais a opté pour une deuxième saison dans un championnat qu’il considère comme le meilleur au monde en s’engageant avec le promu Hull City pour un prêt d’un an, à l’issue duquel son contrat au Dynamo Kiev expirera.

Lancé le 17 septembre dernier pour les treize dernières miutes contre Arsenal, l’ancien du Standard n’avait pu empêcher la déroute des siens (1-4), mais s’était fait remarquer en provoquant un penalty qui avait amené le but sauvant l’honneur des Tigers. Resté sur le banc contre Liverpool le week-end suivant, il est titularisé pour la première fois de la saison contre Chelsea, disputant 90 bonnes minutes malgré une défaite 2-0. C’est alors sans doute le moment où il est passé numéro un dans la hiérarchie des attaquants aux yeux de son entraîneur, Mike Phelan… Malheureusement, l’ancien buteur d’Anderlecht n’a pu rebondir sur ce bon élan individuel, en raison d’une blessure aux ischio-jambiers qui l’a éloigné des terrains pour les trois matchs qui ont suivi, face à Bournemouth, Stoke et Watford, tous perdus par Hull City. Mais le retour du Congolais dans le onze contre Southampton le 6 novembre coïncide avec la première victoire de la saison, ce dernier réalisant un bon match, bien que n’ayant pas marqué.

A ce moment-là, il ne faisait pas de doute que Mbokani avait consolidé sa place de titulaire, et que son premier pion de la saison n’allait pas certainement pas tarder à être enregistré. Si la première option s’est avérée exacte (il n’a plus quitté le onze de départ depuis), la seconde se fait toujours attendre… Jusqu’à une nouvelle blessure survenue début décembre, il a disputé l’intégralité des deux matchs contre Sunderland et West Bromwich, délivrant contre le second son unique fait d’armes de la saison à l’heure actuelle, une passe décisive.

Il manquera de nouveau trois rencontres jusqu’à son retour mi-décembre. Mais Phelan fait, une nouvelle fois, preuve de la confiance qu’il accorde au léopard en refusant de le faire passer par la case « banc », et le titularise contre West Ham le 17 décembre. 70 minutes disputées, aucun but et une énième défaite pour Hull. Suffisant pour retirer la confiance de l’entraîneur Anglais à Mbokani ? Sûrement pas. Le scénario se répète ainsi contre Manchester City, Everton puis West Bromwich, soit jusqu’au départ de l’attaquant pour la Coupe d’Afrique. Les léopards bénéficient ainsi pour la CAN d’un Mbokani dans un rythme physique intéressant suite à l’accumulation des recontres en championnat, mais en cruel manque de confiance…

… EN DEPIT D’UN TRAVAIL ACHARNE

Ces impressions se confirment durant le tournoi. Entré en jeu contre le Maroc, celui qui a été préféré à Cédric Bakambu et Jonathan Bolingi  face à la Côte d’Ivoire en poules et devant le Ghana en quarts, n’a pas marqué pendant la compétition. Il s’est alors attiré l’ire de nombreux supporters, certains lui imputant même l’élimination de la RDC,  et proférant toutes sortes d’insultes à son encontre sur les réseaux sociaux. Attristés par la défaite contre le Ghana, ces derniers ont sans doute été frappés d’amnésie, omettant de considérer l’apport de l’ancien monégasque à l’attaque des léopards depuis bientôt treize ans, et comment son talent de buteur a pu être, encore récemment, ô combien précieux. Non, faire preuve d’ingratitude envers Dieumerci Mbokani n’est pas la solution. Cette même ingratitude le poursuit d’ailleurs au quotidien, avant tout dans ces statistiques…

En effet, s’il s’est imposé comme attaquant titulaire des Tigers en dépit d’un rendement famélique devant le but, c’est notamment en raison de son activité sur, et hors du terrain. De nombreuses fautes obtenues à chaque match, un jeu en déviation précieux, des retours défensifs rageurs, une focalisation des défenseurs qui permettent de créer des espaces pour ses coéquipiers… Dieumerci Mbokani n’est jamais avare en efforts ni inutile à son équipe. Evoluant au sein d’une équipe jouant le maintien en Premier League, il est rarement sevré de ballons. Auteur seulement de 14 tirs depuis le début de la saison, il n’a, pour l’heure, pas réussi à en propulser un au fond des filets, et il faudra attendre minimum un mois et demi pour espérer de nouveau…

Dieumerci Mbokani est sorti sur blessure contre Burnley, le 25 février dernier.

De retour de la CAN, il est accueilli par l’entraîneur portugais Marco Silva, qui a remplacé Mike Phelan, démis de ses fonctions. De plus, Oumar Niasse s’est fait prêter par Everton, a rejoint les Tigers, a montré de bonnes dispositions au poste d’avant-centre. Contre Liverpool (victoire 2-0), Mbokani assiste depuis le banc au premier but de la saison de celui qui est désormais un concurrent de taille pour lui. Cependant, l’international Sénégalais ne parvient pas à enchaîner la semaine suivante contre Arsenal, et traverse le match contre les Gunners (défaite 0-2). De quoi permettre à Mbokani, qui avait impressionné son monde à l’entraînement, d’effectuer son retour dans le onze contre Burnley. Un match bien compliqué pour le Congolais qui, comme à son habitude est peu avare en efforts, couvre un large volume de jeu… Mais ne marque pas jusqu’à sa sortie à la 67ème minute, néanmoins sous les applaudissements nourris du KC Stadium. Remplacé par Niasse, il le sera pendant un bon moment. Hull City sera en effet privé de son numéro 18, encore touché aux ischios-jambiers, pendant 6 semaines. Sur les douze matchs qu’il reste à Hull City pour réussir une opération maintien difficilement embarqué, « Dieu » en manquera au moins la moitié…

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